Les Montagnes de poules

Les Montagnes de poules est la dénomination locale de la colline de Sobenov. Elles font partie du piémont des montagnes Novohrady, situées non loin de la ville de Kaplice, en Bohême du sud.

Les collines les plus élevées, qui n'atteignent pas les 900 mètres, s'appellent le Coq et la Pierre haute, dite la Poule. Voilà donc l'origine de la dénomination! Sur le haut des collines, une vue magnifique s'ouvre depuis le belvédère. En cas de beau temps, on peut voir, par exemple, les montagnes Novohrady, la forêt Blansky, Klet avec son Observatoire populaire astronomique et, plus au loin, le massif de la Sumava. L'endroit en soi est très pittoresque. Les Montagnes de poules sont un parc national. Les versants sont couverts de rochers. Le sommet est formé par un groupe de rochers stratifiés en granit et de prismes détachés, un phénomène naturel dû à la désagrégation. Les montagnes Novohrady font découvrir encore d'autres beautés comme la vallée de la rivière Cerna ou la ruine du château Sokolci, qui surgit soudainement au milieu des arbres. Evidemment, il existe beaucoup de légendes à propos de ces lieux. Ecoutez donc en une!

C'était il y a bien longtemps. La fonte des neiges venait juste de commencer. Le paysage calme et endormi frissonnait encore des restes de l'hiver. Mais on sentait déjà une petite odeur de printemps dans l'air. Une bande de brigands se déplaçant à travers le pays cherchait un endroit pour se reposer un peu et reprendre des forces pour leurs prochaines activités peu catholiques. Ils arrivèrent jusqu'au piémont des montagnes Novohrady. Charmés par l'endroit, ils décidèrent de rester quelques jours. Les brigands s'installèrent donc avec leurs chevaux et les quelques femmes qui faisaient partie de la troupe. Les hommes s'en allèrent chasser. Il fallait bien trouver un bout de viande à se mettre sous la dent. En attendant, les femmes cherchaient du bois pour faire un grand feu. Elles faisaient beaucoup de bruit, cassaient les branches et chantaient à tue-tête. Les brigands tuèrent sauvagement beaucoup de gibier. Une fois le feu allumé, ils dévorèrent la viande braisée en buvant du vin. Ils hurlaient terriblement, ravageaient les environs et riaient d'un rire gras et malsain.

Aucun respect pour la nature et ses habitants. Les bêtes s'enfuyaient au loin, les arbres se penchaient, les oiseaux se cachaient. Dérangé par le bruit, un vieil ermite vivant dans une grotte à proximité sortit de son logis. Il essaya de calmer les brigands par des paroles douces et persuasives. Mais il fut massacré par les hommes et femmes déchaînés. L'ermite rendit son dernier soupir sur la mousse verte. C'est à ce moment-là que le ciel se couvrit. Un vent violent se leva et une belle femme au regard menaçant s'avança vers le groupe. C'était la Reine de la Pluie et du Beau temps qui n'appréciait guère leur conduite. Elle leva juste la main d'un geste gracieux : "Que ceux qui ne respectent pas les lois de la nature soient réduits à tout jamais en objets froids et éternels, dépourvus de sentiments", prononça-t-elle. Le tonnerre gronda, la foudre frappa et les brigands se transformèrent en pierres. Voilà une autre version sur l'origine des étranges rochers du sommet de la colline appelée le Coq.