La cuisine tchèque - ceská kuchyne

Kachna

Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovníkum cestiny Radia Praha. Avec ce cinquante-deuxième numéro du "Tchèque du bout de la langue", nous allons entamer une série d'émissions consacrées à la gastronomie, à la cuisine tchèque - ceská kuchyne, et plus précisément à son histoire, aux habitudes culinaires et aux plats traditionnels - tradicní pokrmy, du pays. Pour l'occasion, nous vous souhaitons, donc, comme d'habitude un bon amusement - dobre se bavte !, mais aussi et surtout un bon appétit - dobrou chut !

Mais si le Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha. Avec ce cinquante-deuxième numéro du "Tchèque du bout de la langue", nous allons entamer une série d'émissions consacrées à la gastronomie, à la cuisine tchèque - česká kuchyně, et plus précisément à son histoire, aux habitudes culinaires et aux plats traditionnels - tradiční pokrmy, du pays. Pour l'occasion, nous vous souhaitons, donc, comme d'habitude un bon amusement - dobře se bavte !, mais aussi et surtout un bon appétit - dobrou chuť !



Praotec Cech
Comme le veut la légende, le patriarche des Tchèques, praotec Čech, guida son peuple jusqu'à une région où la nature offrait en abondance à l'homme tout ce dont il avait alors besoin pour vivre. Les rivières pullulaient de poissons - ryby, les forêts de gibier - zvěřina, les abeilles donnaient leur miel - med, et les arbres leurs fruits - ovoce, délicieusement sucrés. L'herbe grasse des prairies ne demandait qu'à être broutée par les troupeaux, tandis que la terre, noire et fertile, rendait possible la culture du blé - obilí. Et les ancêtres des Tchèques surent tirer profit de tous ses dons de la nature. Leur nourriture était composée aussi bien de viande - maso, que d'aliments végétaux - rostliny. Ils faisaient cuire le blé pour en obtenir des galettes - placky, et de la purée - kaše, la viande était grillée sur des broches, cuite dans des récipients au-dessus du feu ou dans des poches en peau, le plus souvent dans l'estomac de la bête tuée, de telle manière à pouvoir jeter les braises dans l'eau. Les ancêtres des Tchèques connaissaient les herbes - byliny, aromatiques, odorantes, les épices - koření, et utilisaient le miel et le sel - sůl, en grande quantité. On ne sait toutefois pas précisément comment ils préparaient leur nourriture.



Ce que l'on sait, en revanche, selon les chroniques et récits les plus anciens de l'époque, c'est que l'art culinaire était déjà très apprécié et estimé au moyen-âge, et que la cuisine tchèque -česká kuchyně, est une cuisine typique d'Europe centrale - středoevropská kuchyně, influencée par le climat continental sévissant sur la région, mais aussi par le microclimat particulier d'un pays entouré d'une couronne de montagnes.



Kachna
Aujourd'hui, si un étranger demande à un Tchèque de lui conseiller un plat traditionnel typique de son pays, ce dernier lui conseillera très probablement de goûter le célèbre vepřo-knedlo-zelo, une appellation de l'un des plats favoris des Tchèques, qui est en fait l'assemblage de trois diminutifs : « vepřo » pour vepřové maso - viande de porc, « knedlo » pour knedlíky - boulettes de pâte bouillies généralement préparées à base de mie de pain sec ou de pommes de terre, et enfin « zelo » pour zelí - le chou, le légume national par excellence en République tchèque.



Notons à propos du chou - zelí, qu'il soit hlávkové - c'est à dire chou en tête, ou kysané - soit fermenté et proche de la choucroute, qu'on peut le retrouver dans son assiette, préparé de différentes manières, aussi bien comme accompagnement d'une viande, en salade - salát, mais aussi comme aliment principal de nombreuses soupes - polévky, comme farce de pâtisserie salée et sucrée - moučník, oui, oui !, et, bien entendu, comme plat principal. Bref, vous l'aurez compris, mieux vaut ne pas faire « beurk » sur le chou lorsque l'on naît en Bohême ou en Moravie.



vepřo-knedlo-zelo, que l'on ne peut quand même que vous recommander si vous êtes de passage à Prague, ne vous tente pas spécialement, alors demandez conseil à un autre Tchèque qui, lui, vous suggérera peut-être le non moins fameux « moravský vrabec », littéralement le « moineau de Moravie ». Ne vous inquiétez pas, les Tchèques étant généralement de gros mangeurs, il ne leur serait jamais venu à l'idée de vouloir se remplir la panse avec le pauvre petit oiseau. Il s'agit en fait de morceaux d'épaule de porc rôtis à l'ail - česnek, que l'on a fait auparavant revenir dans du saint-doux - sádlo, avec un oignon - cibule, et du cumin - kmín. Bref, un autre plat délicieux servi avec des knedlíky, le tout accompagné d'une indispensable portion de chou.



Ainsi se termine, donc, cet appétissant « Tchèque du bout de la langue » consacré à la cuisine tchèque - česká kuchyně. Nous serions toutefois bien méchante langue si nous limitions cette gastronomie au chou - zelí. C'est pourquoi nous poursuivrons notre présentation de l'art culinaire en République tchèque dans nos prochaines émissions, en espérant que cette première vous ait mis l'eau à la bouche. En attendant de vous retrouver la semaine prochaine, portez-vous du mieux possible, mějte se co nejlíp !, ayez le soleil en vous - slunce v duši, mettez en quelques rayons dans vos assiettes, salut et à bientôt - zatím ahoj !