A l’école avec les Tchèques

La ministre de l'Education Petra Buzkova, photo: CTK
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Salut à tous les tchécophiles de Radio Prague – Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha ! La semaine écoulée a été marquée par la fin de l’année scolaire en République tchèque et dans d’autres pays européens. Pour des milliers d’écoliers et d’étudiants, c’est donc le début des grandes vacances, et pour nous, l’occasion de nous intéresser au système éducatif en République tchèque.

D’abord, dès l'âge de deux ans, et comme en France par exemple, les petits Tchèques peuvent se rendre à l'école maternelle – mateřská škola. Il s’agit là de la dénomination officielle, car plus généralement les Tchèques, petits comme grands, parlement plutôt de školka, qui est un diminutif de škola– « école », et que l'on peut donc traduire comme « petite école ». Une školka qui se charge de l’éveil et de la socialisation des enfants qui y restent jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge de six ans et fassent leur entrée à l’école primaire.

Avant cela, notons, comme nous l'indique d'ailleurs une certaine ressemblance phonétique entre les deux mots, que comme pour le mot « école » en français, l'étymologie de « škola » est latine et même grecque. Le mot tchèque tire en effet son origine du latin médiéval « scola », qui, lui-même, provient du latin classique « schola », évolution du mot grec « skholê », institution où l'on s'adonnait aux études dignes d'hommes libres consacrant leur temps à la philosophie et à la vie publique.

Mais revenons à nos écoliers tchèques. A partir de six ans, ceux-ci entrent donc à l'école primaire - základní škola, soit le premier degré de l’enseignement. On pourrait également parler d’école fondamentale, initiale, élémentaire ou de base, l’adjectif « základní » pouvant posséder toutes ces significations à la fois. A cette « école de base », les élèves - žáci, apprennent tout d’abord les bases - základy, c'est à dire lire - číst, écrire - psát, et compter - počítat. Et à propos de ces bases, notons que si le mot français « alphabet » provient du bas latin « alphabetum », qui lui-même prend son origine du grec « alpha » et « bêta », soit les deux premières lettres grecques, en revanche, en tchèque, « alphabet » se dit « abeceda », littéralement « l’abécédé » et tout simplement, donc, la suite des quatre premières lettres de l'alphabet latin.

Concernant l'apprentissage des connaissances de base, l'instruction élémentaire - základní vzdělání, en République tchèque cet enseignement est divisé en neuf classes que chaque élève - žák, est tenu de suivre. A six ans, l'enfant rentre au premier niveau, dans une classe que l'on pourrait traduire comme étant la « première » - první třída. Un système quelque peu comparable à celui en vigueur en Belgique. En France, cela équivaut à la classe préparatoire. L'éducation scolaire se poursuit, ensuite, en « deuxième » - druhá třída, en « troisième » - třetí třída, puis ainsi de suite, jusqu'à la dernière étape, la « neuvième » - devátá třída, c'est-à-dire la « troisième » dans l'enseignement secondaire en France.

Toutefois, si un enfant est doué et qu'il aime apprendre, il n'est pas obligé de passer ces neuf classes - niveaux - dans la même école. A 11 ans, après sa « cinquième » - pátá třída, soit la deuxième année de cours moyen en France qui marque la fin de l’école élémentaire, ou, deux ans plus tard, à l'issue de sa « septième » - sedmá třída, il peut rejoindre ce que les Tchèques appellent « gymnázium », établissement qui regroupe, en fait, ce que l'on connaît comme collège et lycée, et propose un enseignement général. Pour y accéder, les élèves candidats doivent toutefois passer des examens d'entrée - přijímací zkoušky. Les élèves peuvent également choisir de prendre une autre orientation en allant user leurs fonds de pantalons sur les bancs d'écoles proposant diverses spécialisations, formations, par exemple économique, mécanique ou artistique. On parle alors de « střední odborná škola », soit littéralement quelque chose comme « école moyenne professionnelle, spécialisée ou technique ».

Mais qu'il s'agisse du « gymnázium » ou de « střední odborná škola », on est désormais dans le domaine de l'enseignement secondaire. Celui-ci se conclut par un examen final appelé « maturita » - qui porte bien son nom qu’on pourrait le traduire comme « examen de maturité » et qui est l’équivalent du baccalauréat en France. Enfin, une fois cette formation secondaire achevée, deux possibilités s'offrent aux jeunes élèves : soit ils choisissent d'en rester là et d'entrer dans la vie active en cherchant un emploi, soit ils tentent de poursuivre des études supérieures.

C’est donc avec la « maturita » en poche que se referme ce « Tchèque du bout de la langue » consacré à la présentation du système éducatif tchèque. La semaine prochaine, nous nous intéresserons aux expressions de la langue tchèque relatives aux chiffres. D’ici-là, portez-vous du mieux possible – mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous – slunce v duši, salut et à bientôt – zatím ahoj !