Tennis : premier sacre pour Krejčíková et Siniaková à Roland-Garros

Siniaková et Krejčíková, photo: ČTK/AP/Alessandra Tarantino

La République tchèque a trouvé une nouvelle excellente paire de joueuses de double. Barbora Krejčíková et Kateřina Siniaková ont remporté la finale de l’épreuve dames à Roland-Garros dimanche.

Siniaková et Krejčíková,  photo: ČTK/AP/Alessandra Tarantino

L’édition 2018 de Roland-Garros ne restera pas gravée dans les annales pour les Tchèques. Tomáš Berdych éliminé dès le premier tour, Karolína Plíšková et Petra Kvitová dès le troisième, la meilleure performance a été à mettre au crédit de Barbora Strýcová, parvenue jusqu’en huitièmes de finale. C’est donc sans le moindre représentant tchèque dans les tableaux des simples messieurs et dames que s’est déroulée la seconde semaine des Internationaux de France de tennis ; une déception légitime compte tenu notamment de l’excellent état de forme de Plíšková et plus encore de Kvitová durant les semaines qui ont précédé le deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison.

Le bilan n’est cependant pas complétement négatif. En effet, Barbora Krejčíková et Kateřina Siniaková ont remporté le tournoi du double dames. En finale, dimanche, peu avant le onzième sacre de Rafael Nadal sur la terre battue parisienne, les deux joueuses tchèques ont battu la paire japonaise composée d’Eri Hozumi et Makoto Ninomiya en deux sets (6-3, 6-3).

Siniaková et Krejčíková,  photo: ČTK/AP/Alessandra Tarantino
Pour Barbora Krejčíková comme pour Kateřina Siniaková, il s’agit du premier titre du Grand Chelem de leur carrière. Et pour la première des deux, entraînée il y a quelques années de cela par Jana Novotná, décédée l’année dernière (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/symbole-du-tennis-tcheque-des-annees-90-jana-novotna-est-morte) et qui était elle-même une excellente spécialiste du double, ce succès avait une saveur particulière :

« Je pense que c’est ce que Jana m’a toujours souhaité. Elle a toujours derrière moi pour m’encourager et me dire d’y croire, de viser le plus haut possible. Oui, très probablement serait-elle fière aujourd’hui du chemin que nous avons parcouru ensemble. Pour Kateřina comme pour moi, cette victoire à Roland-Garros est bien entendu un succès extraordinaire. Il y a tout un tas de filles qui rêvent d’un tel titre et qui n’y parviennent jamais. Pour nous, ce rêve se réalise à 22 ans seulement, alors oui, c’est un sentiment incroyable. »

En simple, Siniaková veut se rapprocher des meilleures Tchèques

Les épreuves de doubles sont une spécialité des joueuses tchèques. Depuis 1993 et la partition de la Tchécoslovaquie, elles ont remporté dix-huit titres du Grand Chelem. Toutefois, qu’il s’agisse de Jana Novotná ou d’Helena Suková dans les années 1990, de Květa Peschkeová ou de Lucie Šafářová dans un passé plus récent, quinze de ces titres ont été conquis aux côtés de joueuses étrangères. Seules Andrea Hlaváčková et Lucie Hradecká en 2011 déjà à Roland-Garros et en 2013 à l’US Open, puis donc cette année Barbora Krejčíková et Kateřina Siniaková formaient des paires 100 % tchèques. Et c’est une autre équipe composée de deux compatriotes, Andrea Hlaváčková et Barbora Strýcová, que Krejčíková et Siniaková ont sorti en demi-finales à Paris (6-3, 6-2).

Pour les deux jeunes filles, il ne s’agit pas non plus tout à fait du premier titre du Grand Chelem. En 2013, Krejčíková et Siniaková avaient déjà réalisé un triplé gagnant dans les épreuves juniors à Roland-Garros, puis à Wimbledon et à l’US Open. Reste désormais pour chacune d’entre elles à confirmer leurs excellentes dispositions en simple. Et si Barbora Krejčíková, modeste 199e mondiale, tarde à percer chez les seniors, Kateřina Siniaková, elle, peut légitimement afficher des ambitions plus élevées. Vainqueur des tournois de Shenzhen et de Bastad la saison dernière ou de joueuses du format de Maria Sharapova et de Viktoria Azarenka cette saison, la Tchèque, éliminée par Strýcová au troisième tour à Roland-Garros, figurait ce lundi à la 40e place au classement de la WTA. Loin encore donc de Plíšková et de Kvitová, respectivement 7e et 8e, ou encore dans une moindre mesure de Strýcová, 25e, mais plus si loin non plus…