Miguel Martinez, champion olympique de VTT : « J'aime beaucoup gagner à Prague »

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Miguel Martinez, le champion olympique de Sydney et quintuple champion du monde de VTT cross-crounty, était à Prague, mercredi dernier, pour participer aux « Marches pragoises », critérium disputé dans les alentours du Château de Prague dont il était l'une des principales attractions. A l'arrivée de cette course au parcours unique, le Français, trois fois vainqueur de l'épreuve, a répondu aux questions de Radio Prague.

Entre les 189 marches de l'escalier abrupt du Château, la montée à 20 % du monticule de Jansky, celle à 12 % de moyenne de la rue pavée Nerudova, puis enfin l'arrivée royale sur la place Hradcanské, juste devant l'entrée du Château, le parcours du critérium de vélo tout terrain baptisé « Les marches pragoises » n'a rien d'une sinécure. Exceptionnel par l'itinéraire emprunté, qui emmène les concurrents dans le coeur historique de la capitale, le tracé de la course l'est également pour son extrême difficulté, n'offrant aucun moment de répit et de repos aux coureurs. Seuls les plus costauds, qui, sur l'heure de course réglemenatire, parviennent à effectuer entre douze et quatorze tours de circuit, peuvent donc s'y imposer. Le Français Miguel Martinez est de ceux-là, lui qui a déjà remporté trois fois « Les marches pragoises » et fait partie de cette race de battants qui, à partir du moment où ils se présentent sur une ligne de départ n'ont plus qu'une seule idée en tête : la gagne !

Mercredi soir dernier, le champion olympique de Sydney partait donc favori d'une course à laquelle prenaient part également le vice champion-olympique d'Athènes, l'Espagnol José Antonio Hermida, le champion d'Europe 2003, le Suisse Ralf Naef, ainsi que la crème du VTT tchèque. Mais finalement, à l'issue d'une course très animée, Miguel Martinez a dû se contenter d'enfiler le costume de héros malheureux de cette 12e édition. Arrivé avec un tour de retard sur le vainqueur José Antonio Hermida, le Français, chouchou du public tchèque, aura malgré tout été acclamé par les 7000 spectateurs massés le long du parcours pour avoir mis un point d'honneur à terminer la course et féliciter son successeur espagnol au palamrès de l'épreuve. En grand champion qu'il est, Miguel Martinez est également resté disponible et souriant une fois la ligne d'arrivée franchie :

-Miguel, vous avez remporté trois fois cette course des « Marches pragoises », mais cette fois, vous avez terminé assez loin du vainqueur, à un tour. Que vous a-t-il manqué pour vous mêler à la bagarre pour la victoire ?

« Depuis une semaine, je suis très malade. Je suis quand même venu pour gagner, mais avec cette maladie, j'ai le sang qui est très fluide. Du coup, pendant les deux - trois premiers tours, j'ai beaucoup saigné du nez. Et puis comme ça allait très vite, j'avais la tête qui tournait. J'ai donc été obligé de ralentir, de me soigner à l'infirmerie et j'ai perdu un tour. Après, à la mi-course, je n'ai pas eu de chance de nouveau, j'ai eu un problème avec ma fourche qui s'est bloquée. Dans la descente, j'avais très mal aux bras et j'étais obligé de prendre beaucoup de risques. Bref, c'est vraiment un très mauvais jour aujourd'hui. Dans les trois - quatre derniers tours, j'ai quand même réussi à suivre Hermida qui m'avait rattrapé. Après, je me suis bien senti, mais il était déjà trop tard. »

-Etant donné qu'il ne s'agissait que d'un critérium, s'agit-il pour vous d'une grande déception ?

« Oui. C'est toujours une déception de ne pas gagner. En plus, j'aime beaucoup l'emporter à Prague, il y a toujours beaucoup de public et plein de choses qui font que c'est particulier ici. Mais bon, je reviendrai, j'ai encore quelques années devant moi. Je crois que je termine huitième et le principal... ouaih, j'ai pas gagné (rires) ! »

-Le vainqueur José Antonio Hermida était-il intouchable ?

« Oui, oui, il l'était. Il a terminé deuxième de la Coupe du monde et c'est clair qu'en ce moment, il est très en forme. Il faut avouer que même sans les ennuis que j'ai eus, il aurait été très difficile de rivaliser avec lui aujourd'hui. »

-Qu'est-ce qui vous plaît tellement dans cette course et vous fait revenir chaque année ?

« C'est le seul critérium VTT organisé dans l'année. Il n'y en a pas d'autre dans le monde. En plus, il est disputé dans une très belle ville. Pour moi, Prague est l'une des plus belles au monde, avec Paris. J'adore y revenir. Ma femme m'avait accompagné l'année dernière et à chaque fois que je suis ici, j'aime visiter des endroits différents, il y en a tellement... Donc, à chaque fois que je viens pour la course, je me réserve aussi quelques jours supplémetaires pour visiter. »

-Qu'est-ce qui fait la particularité du parcours ? Quels sont les passages les plus délicats ? La descente des marches, la montée vers le Château ?

« C'est un circuit vraiment infernal parce que déjà, ça descend très vite. On est constamment sous tension car il faut bien tenir le vélo dans la descente. Et après, on remonte immédiatement. Bon, c'est un enchaînement qui ne dure qu'une heure, mais heureusement, parce que, au delà, ça deviendrait vraiment trop dur. »

-Comment va désormais se poursuivre votre saison ?

« Je vais me préparer pour le championnat de France, puis d'Europe et du monde. Ce sont les trois principaux objectifs qui me restent. J'ai loupé le classement général de la Coupe du monde à cause de ma maladie, je dois donc me rattraper sur le championnat du monde. »

-Pour la suite de votre carrière, envisagez-vous toujours de poursuivre jusqu'aux prochains Jeux olympiques de Pékin, en 2008 ?

« Oui, je l'espère. C'est vrai que je commence à prendre de l'âge. J'ai déjà trente ans et ca fait douze ans que j'ai entamé ma carrière. Ca commence donc à durer, mais j'essaie d'aller le plus loin possible parce que j'adore la compétition. Le problème est que maintenant, c'est le physique qui me freine un peu, j'ai un peu plus de mal à gagner les épreuves de Coupe du monde. Je suis moins dynamique que lorsque j'avais vingt ans, mais j'y crois encore. »

-Vous avez tout gagné ou presque dans votre carrière. Qu'est-ce qui vous pousse à continuer ?

« Ma drogue, c'est le vélo. J'adore ça ! C'est tout. »


Rugby : le XV tchèque lourdement battu en Géorgie

La République tchèque a effectué, dimanche, un déplacement périlleux en Géorgie pour le compte de la 5e journée de la Coupe d'Europe des nations de première division.

La République tchèque a subi une sévère déculottée, dimanche en fin d'après-midi, à Kutaisi, en Géorgie, en s'inclinant 75 à 10. A l'issue de la phase aller de la Coupe d'Europe des nations de première division, compétition qui constitue l'antichambre des six nations européennes majeures, l'équipe co-entraînée par le Français Christian Gallonier et l'ancien Montferrandais Jan Machacek occupe, avec 9 points, la quatrième place au classement derrière, respectivement, la Géorgie, la Roumanie et le Portugal, mais devant la Russie et l'Ukraine, bonne dernière. Dans le Caucase, dans une région terre de rugby, les Tchèques, privés de plusieurs titulaires, dont leur ailier vedette toulonnais Martin Jagr, n'ont donc pas pesé bien lourd face à une équipe de Géorgie plus talentueuse et expérimentée qui a participé en 2003, en Australie, à la Coupe du monde pour la première fois de son histoire. A noter que le pilier français Jean-Baptiste Soucek, que nous avons récemment entendu sur les ondes de Radio Prague, a fêté à cette occasion sa troisième sélection sous le maillot frappé du lion de Bohême en entrant en jeu en début de seconde période. Enfin, retenez que dans la rubrique sportive de la semaine prochaine, sera diffusé un long entretien avec le coach français du XV tchèque, Christian Gallonier.