JO - Bilan tchèque : huit médailles, mais seul Sebrle a rejoint Zelezny au panthéon olympique

Romam Sebrle (Photo : CTK)

Les XXVIIIes Jeux olympiques d'été se sont clos dimanche soir à Athènes. La plus importante délégation tchèque de l'histoire, composée de 142 sportifs, a obtenu un total de huit médailles, soit le même nombre que lors des précédents Jeux à Sydney, en 2000, mais avec un seul titre contre deux en Australie. Au classement par pays, la République tchèque termine, donc, à la 42e place, avec une médaille d'or, trois d'argent et quatre de bronze. Vu de Prague, c'est bien entendu le sacre de Roman Sebrle qui aura constitué le temps fort de ces dix-sept jours de compétition. A l'inverse, la neuvième place et le concours manqué, samedi, du triple champion olympique Jan Zelezny au lancer du javelot n'ont pas permis à ce dernier de rejoindre dans la légende olympique les Américains Al Oerter et Carl Lewis, les deux seuls athlètes à avoir remporté dans leur discipline respective, le lancer du disque et le saut en longueur, quatre médailles d'or d'affilée.

Romam Sebrle  (Photo : CTK)
A la victoire de Romam Sebrle au décathlon sont venues s'ajouter les deuxièmes places de Lenka Hykova au tir au pistolet à vingt-cinq mètres, de Lenka Smidova en voile dans la Classe Europe et de l'équipe masculine de quatre de couple en aviron, ainsi que les troisièmes places de Katerina Kurkova au tir à la carabine à dix mètres, du duo Jaroslav Volf et Ondrej Stepanek dans l'épreuve de slalom en canoë-kayak biplace, de Jaroslav Baba au saut en hauteur et de Libor Capalini au pentathlon moderne. Vu de Prague, c'est bien entendu le sacre de Roman Sebrle qui aura constitué le temps fort de ces dix-sept jours de compétition. A l'inverse, la neuvième place et le concours manqué, samedi, du triple champion olympique Jan Zelezny au lancer du javelot n'ont pas permis à ce dernier de rejoindre dans la légende olympique les Américains Al Oerter et Carl Lewis, les deux seuls athlètes à avoir remporté dans leur discipline respective, le lancer du disque et le saut en longueur, quatre médailles d'or d'affilée. Une énorme déception, en premier lieu pour le sportif lui-même, mais aussi pour les nombreux supporters d'un champion unaniment respecté et apprécié chez lui comme dans le monde entier. Fidèle à ses principes, Jan Zelezny n'a pourtant cherché aucune excuse à sa contre-performance à l'issue de la finale :

Jan Zelezny  (Photo : CTK)
« Ici, j'ai fait beaucoup d'erreurs et c'est pourquoi j'ai fini à cette place-là. C'est mon problème, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, ces erreurs, c'est moi qui les ai commises. Il y a eu trop de mauvaises choses de ma part pendant ce concours. Techniquement, ce n'était pas ça, j'avais un mauvais rythme, et il était dès lors impossible de lancer loin. Après mes deux premiers essais, je croyais encore qu'il m'était possible de réussir le troisième et de me qualifier ainsi pour la suite du concours parmi les huit premiers. Dans ces instants, chacun sait de quoi il est capable, malheureusement, moi, je n'ai pas su le démontrer. Au moment du troisième lancer, j'ai tout de suite su qu'il était un peu meilleur que les précédents, mais pas suffisament pour qu'il retombe beaucoup plus loin. Aussitôt, je me suis dit que c'était foutu. »

« Simplement, je n'ai pas lancé aussi loin que j'en avais les capacités. Pour moi, c'est toujours la plus grande déception. Surtout, même si j'étais seul sur la piste, je ne concourrais pas seulement pour moi, mais pour beaucoup de monde. C'est vraiment ce qui me déçoit le plus. Je voulais faire plaisir à tout un tas de gens qui ont tout fait pour moi et m'ont soutenu tout au long de l'année. Je suis désolé pour eux, et c'est triste. »

Avec un jet à 80,59 m, Jan Zelezny a terminé très loin, à près de six mètres, du vainqueur, le Norvégien Andreas Thorkildsen (86,50 m). Du coup, dimanche, le Tchèque, qui fut également sacré trois fois champion du monde et détient toujours, depuis 1996, le record du monde (98,48 m), a annoncé qu'il renonçait à la compétition. Pour lui, les grands championnats, c'est bel et bien fini :

« Les Jeux olympiques, c'est certain. A cet instant précis, on peut dire beaucoup de choses, mais pour être franc, il me semble que je ne devrais même pas aller aux prochains Championnats du monde. Mais bon, parce que je me suis beaucoup entraîné, je me vois bien encore participer à quelques manifestations dans des endroits que j'aime bien ou pour faire mes adieux. Et puis aussi pour en profiter, on en a aussi le droit. »

Elu, vendredi, pour huit ans, à la commission des sportifs du Comité international olympique, Jan Zelezny voit donc désormais s'ouvrir devant lui de nouvelles perspectives. L'une d'elles pourrait également le mener au Comité olympique tchèque, où sa carrière, son expérience et l'immense respect dont il dispose auprès des sportifs, des fonctionnaires et du grand public pourraient être d'une grande utilité. Un Comité olympique tchèque, dont le président, Milan Jirasek, se déclarait satisfait au moment de dresser le bilan sportif des siens à ces Jeux d'Athènes :

« Avant les Jeux, j'avais déclaré que je serais content, heureux, si nous parvenions à nous rapprocher des résultats obtenus à Sydney et du nombre de médailles, et ce même si je dis toujours que la participation aux Jeux ne peut pas être réduite seulement aux médailles. Pour cette fois-ci, c'est d'autant plus vrai que nous avons collectionné les places de quatrième, cinquième et sixième. En plus, nous nous sommes qualifiés pour plus de finales qu'il y a de cela quatre ans. Bien entendu, au moment du décompte final, il nous manque une deuxième médaille d'or. Mais tous ceux qui suivent le sport savent que ce n'est souvent qu'une question de centimètres, parfois de millimètres. Quoi qu'il en soit, il est certain que nos sportifs ont fait honneur à nos couleurs. Je suis plutôt désolé pour tous ceux qui auraient pu atteindre leur maximum et n'y sont pas parvenus ou n'ont pas eu de réussite. Mais que moi, je sois désolé de ne pas pouvoir faire tinter les médailles, ça non, certainement pas. »

Les XXVIIIes Jeux olympiques d'été se sont clos dimanche soir à Athènes  (Photo : CTK)
Dans quatre ans, c'est à Pékin, en Chine, que les sportifs du monde entier se retrouveront. Dès l'année prochaine, le CIO décidera également, entre Paris, Londres, Madrid, Moscou et New York, de l'attribution des Jeux en 2012. Mais ensuite, à l'horizon 2016, voire 2020, Prague réfléchit actuellement au bien-fondé d'une éventuelle candidature. Milan Jirasek se montre à la fois prudent et optimiste :

« Si Prague est capable d'organiser les Jeux olympiques d'été, nous pourrons le dire à la fin de cette année. L'étude de faisabilité, qui englobe notamment les aspects économiques et marketings, des Jeux à Prague et en République tchèque sera alors terminée. D'ici-là, je peux seulement exprimer mes sentiments, mais je n'aurais une opinion définitive que lorsque j'aurai examiné l'étude qui doit analyser, évaluer tous les différents éléments. »