Foot – Ligue Europa : pas de club tchèque au printemps

Libor Sionko (FC Copenhague) et Martin Jirouš (Sparta Prague), photo: CTK

Le Sparta et le Slavia Prague, les deux clubs tchèques en lice en Ligue Europa, ont disputé leur dernier match dans la compétition la semaine dernière. Le Sparta, qui avait encore une chance de qualification, a été lourdement battu sur sa pelouse par les Danois du FC Copenhague (0-3), tandis que le Slavia, déjà éliminé, a été défait à Lille (1-3). Comme la saison dernière, il n’y aura donc plus de club tchèque en coupes d’Europe au printemps prochain.

C’est décidément une année très sombre, et même noire, qu’a connue le football tchèque en 2009. Non seulement l’équipe nationale ne s’est pas qualifiée pour la phase finale de la prochaine Coupe du monde en Afrique du Sud, mais ses clubs ne vont guère mieux, ils se portent même sans aucun doute encore plus mal. Malgré la réforme introduite cette saison par l’UEFA en Ligue des champions, réforme censée permettre aux équipes des petits pays d’atteindre plus facilement la phase de groupes, ni le Slavia ni le Sparta Prague ne sont parvenus à passer le cap du troisième tour préliminaire. Le Slavia, champion de République tchèque, a même été éliminé par de illustres inconnus, les Moldaves du FC Tiraspol. C’est tout dire.

Libor Sionko  (FC Copenhague) et Martin Jirouš  (Sparta Prague),  photo: CTK
Malgré tout, le Slavia et le Sparta ont été les deux seuls clubs tchèques à décrocher leur billet pour la phase de poules de la nouvelle Ligue Europa, formule revisitée de l’ancienne Coupe UEFA. Mais là non plus, ni l’un ni l’autre n’ont guère fait illusion, même si jusqu’à la sixième et dernière journée, le Sparta a conservé toutes ses chances de qualification. Pour atteindre les 16es de finale, les Pragois avaient toutefois l’obligation de battre à domicile le FC Copenhague. Mais après à peine une demi-heure de jeu, l’affaire était déjà entendue, les Danois menant 2 à 0 grâce à deux buts de leur attaquant sénégalais Dame N’Doye. Finalement, Copenhague inscrivait encore un troisième but sur penalty en début de seconde mi-temps, donnant ainsi au score final une ampleur plus conforme à l’écart abyssal de niveau qui existait entre les deux équipes mercredi soir. En conférence de presse d’après match, l’entraîneur du Sparta, Jozef Chovanec, n’a d’ailleurs pas épargné ses joueurs :

« Ca a été un désastre total ! Personne n’a su rester concentré dès les premières minutes de jeu, et nous en avons payé la note avec ces deux premiers buts encaissés. Ces deux buts, nous les leur avons offerts sur un plateau, je pense notamment au premier avec une absence grotesque de marquage sur un coup de pied arrêté. Ce sont pourtant des situations de jeu triviales… A ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Le gros problème ce soir est que les consignes tactiques n’ont pas du tout été respectées. L’équipe n’a pas su faire face à l’enjeu du match. »

Jozef Chovanec,  photo: CTK
Avec un bilan final de deux victoires, un nul et trois défaites, le Sparta a donc terminé à la troisième place de son groupe, derrière les Néerlandais du PSV Eindhoven et le FC Copenhague et devant les Roumains du FC Cluj.

Placé dans un groupe nettement plus relevé avec les Espagnols du FC Valence, les Français du Lille OSC et les Italiens du FC Genoa, le Slavia Prague a, lui, terminé à la dernière place de sa poule avec trois matchs nuls, trois défaites et aucune victoire. Jeudi, le Slavia affrontait donc le LOSC pour l’honneur et avec pour ambition de faire oublier le 5-1 encaissé face aux Nordistes lors du premier match à Prague. Mais face à des Lillois qui avaient besoin de s’imposer pour assurer leur qualification, le Slavia s’est de nouveau incliné (1-3). Et même s’ils n’ont pas démérité et ont offert un visage plutôt sympathique dans le jeu, les Pragois pouvaient toutefois regretter, eux aussi, les deux premiers buts encaissés en première période suite à des erreurs de défense. C’est d’ailleurs le constat que faisait l’attaquant Stanislav Vlček, auteur du but de la réduction du score en seconde période, à la sortie du terrain :

Slavia Prague - Lille,  photo: CTK
« Malheureusement, c’est vrai, nous avons fait trop d’erreurs individuelles. C’est dommage parce que ce ne sont pas des buts pris après que l’adversaire nous ait baladés. Face à une équipe expérimentée du niveau de Lille, c’est le genre de choses qu’on n’a pas le droit de faire. Lille avait déjà profité de nos erreurs à l’aller, et depuis cette victoire à Prague, son jeu n’a cessé de s’améliorer. Ils sont très forts offensivement, mais les buts ce soir, nous nous les sommes mis tout seuls. »

Dans le camp lillois, on retenait surtout la victoire et la qualification en compagnie du FC Valence. Une victoire d’autant plus satisfaisante, selon l’entraîneur Rudi Garcia, qu’elle a été obtenue face à une équipe du Slavia qui n’était pas venue faire du tourisme dans le Nord et n’a jamais rendu les armes :

« On voulait finir le travail et on l’a fait, c’est donc satisfaisant effectivement. On savait que ce serait difficile et que le Slavia, qui n’avait pas joué depuis quinze jours et avait donc beaucoup de fraîcheur, nous opposerait une résistance forte. Mais on est ravis. Notre objectif initial était d’atteindre les poules et quand on a vu sa composition, on s’est dit qu’en sortir serait une grosse performance. Et on l’a fait ! »

Rudi Garcia,  photo: CTK
Rudi Garcia estimait également que les deux victoires acquises aux dépens du Slavia, et notamment celle obtenue à Prague, ont été la clef de la qualification lilloise :

« On a fait une grosse performance à Prague. La prestation du Slavia ce soir chez nous a prouvé que c’est une équipe qui vaut bien mieux que ce qu’elle a montré à l’aller. Peut-être l’a-t-on également tellement fait déjouer qu’on l’a mise à mal, parce que ni Valence ni Gênes n’ont réussi à gagner à Prague. C’est pourquoi je pense que, ajoutée à notre bon parcours à domicile avec deux victoires et un nul, la victoire à Prague est le match qui nous qualifie »

Et tandis que le LOSC affrontera les Turcs de Fenerbahçe en 16es de finale, la Ligue Europa se poursuivra donc sans plus aucun club tchèque. Une absence au printemps à laquelle on commence malheureusement à s’habituer.