A l’Euro, le rêve olympique des handballeurs tchèques

République tchèque - Macédoine du Nord, photo: AP Photo/Ronald Zak

Sixième du précédent championnat d’Europe en 2018, son meilleur résultat depuis la partition de la Tchécoslovaquie, l’équipe de République tchèque de handball a attaqué le nouvel Euro 2020 avec, entre autres, l’ambition de décrocher un billet pour les tournois mondiaux de qualification olympique. Après une entrée en matière dans la compétition ratée face à l’Autriche vendredi, la Reprezentace s’est bien reprise contre la Macédoine du Nord dimanche, conservant ainsi toutes ses chances pour la suite de la compétition.

République tchèque - Macédoine du Nord,  photo: AP Photo/Ronald Zak

Vainqueur de la Macédoine du Nord (27-25), dimanche à Vienne, lors d’un deuxième match de groupe déjà couperet, la République tchèque s’est relancée dans la course pour une des deux premières places qualificatives pour le deuxième tour.

Surtout, elle a montré un visage autrement plus séduisant que lors de la défaite concédée deux jours plus tôt contre l’Autriche (29-32) en ouverture de la compétition. Malgré un avantage d’un but à la mi-temps (14-13), la Reprezentace avait craqué en deuxième mi-temps, pas aidée par une défense poreuse, comme l’avait reconnu son demi-centre Ondřej Zdráhala :

Ondřej Zdráhala  (au milieu),  photo: AP Photo/Ronald Zak
« Je pense que nous n’avons pas joué au meilleur de nos possibilités comme nous en avions pourtant convenu avant le match. Il y a pas mal de choses que nous aurions pu mieux faire ce soir. Les Autrichiens ont été aussi beaucoup plus sereins que nous. C’est vrai que Nikola Bilyk, leur meilleur joueur, les a bien aidés en attaque quand ils ne savaient plus trop quoi faire du ballon en inscrivant de nombreux buts (12). Mais ce n’est pas une excuse. Nous sommes passés à côté de notre match et il nous faut maintenant absolument gagner les deux suivants. »

Dimanche soir, les Tchèques avaient rempli la moitié de leur mission en prenant donc le dessus sur la Macédoine du Nord, notamment grâce à l’excellente performance de leur gardien Martin Galia :

« Je ne sais pas s’il faut parler de soulagement, car c’est quand pour ça que nous sommes venus ici. C’est dommage d’avoir attendu le deuxième pour commencer à jouer comme nous nous le sommes dit avant le début de la compétition. Mais sûrement avons-nous besoin d’être sous pression et d’avoir le couteau sous la gorge pour donner le meilleur de nous-mêmes. Aujourd’hui, tout était bien mieux que contre l’Autriche. Je ne parle pas de l’état d’esprit, mais de la qualité de jeu. Nous avons mieux défendu, davantage couru et du coup inscrit plus de buts faciles. Ce n’était pas évident, mais il fallait cela pour continuer à pouvoir envisager la qualification. C’est maintenant l’Ukraine qui nous attend et il faudra faire le nécessaire pour assurer notre qualification. »

Les JO, le rêve lucide des Tchèques

République tchèque - Autriche,  photo: AP Photo/Ronald Zak
Un nouveau succès ce mardi soir contre l’Ukraine, qui a perdu ses deux premiers matchs contre la Macédoine du Nord et l’Autriche (26-25 et 34-30), permettrait aussi à la Reprezentace d’entretenir son rêve olympique. Jamais depuis la partition de la Tchécoslovaquie, qui avait, elle, décroché la médaille d’argent aux Jeux de Munich en 1972, la République tchèque n’est parvenue à se qualifier pour le tournoi olympique de handball. Et une fois encore, la route qui mène à Tokyo est longue et pavée d’embuches.

En théorie, seul le pays qui sera sacré champion d’Europe le 26 janvier prochain sera directement qualifié pour les JO, tandis que les pays qui termineront aux deuxième et troisième places participeront au printemps à des tournois de qualification.

Toutefois, le Danemark, en sa qualité de champion du monde en titre, ayant déjà la certitude d’être présent à Tokyo l’été prochain et six autres équipes européennes (Norvège, Espagne, France, Croatie, Allemagne et Suède) étant déjà assurés de participer aux tournois mondiaux de qualification olympique, terminer à la huitième ou neuvième place de cet Euro pourrait suffire aux Tchèques pour qu’eux aussi obtiennent le droit de participer à un de ces tournois qualificatifs et puissent ainsi entretenir l’espoir d’une participation aux Jeux. Avant le début de l’Euro, le gardien Martin Galia refusait toutefois de voir si loin :

République tchèque - Macédoine du Nord,  photo: AP Photo/Ronald Zak
« Ah ça, ce serait un sacré bonus de se qualifier pour les Jeux et ien sûr que c’est dans un coin de nos têtes ! Mais restons les pieds sur terre. Nous savons bien que le niveau est très relevé en Europe et que toutes les équipes ont la même ambition que nous. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs. La priorité est d’abord de sortir de notre groupe à l’Euro. Si nous parvenons à nous qualifier pour le deuxième tour, nous pourrons peut-être voir un peu plus loin. Le premier objectif est de faire le maximum pour avoir une chance réelle de lutter pour une qualification olympique. »

En attendant, même en cas de victoire contre l’Ukraine lors de leur dernier match de groupe, les Tchèques n’auront pas encore la certitude d’être qualifiés pour le deuxième tour de l’Euro. En fonction du score, une victoire de la Macédoine du Nord aux dépens de l’Autriche pourrait reléguer la Reprezentace à la troisième place et déjà mettre fin à son rêve olympique. Mais chut…