Vlastimil Třešňák

Vlastimil Třešňák, photo: www.tresnak.cz
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Vlastimil Třešňák est un artiste qui exerce ses talents de multiples façons, sans se limiter à un seul genre. Peintre, il compose des toiles colorées au style naïf mais un tantinet inquiétant. Ecrivain, il a publié plusieurs romans et fait partie des rares auteurs tchèques contemporains à être traduit en français.

L’Esprit des Péninsules a ainsi fait paraître deux de ses opus : On ne parle pas la bouche pleine et L’essentiel au sujet de M. Moritz. Pour l’absurdité bouffonne de ses récits, ses personnages qui sont souvent d’impertubables et éternels piliers de comptoir, il est souvent considéré comme l’héritier de Bohumil Hrabal, dont il était d’ailleur l’ami.

Et cette verve joyeuse, toujours lucide et sarcastique, on la retrouve également dans son travail de musicien et de chansonnier. Avec sa guitare, il livre des chansons à boire, à aimer, des textes tissés d’argot et de politique, mais sans jamais sacrifier à la poésie.

Interdit d’exercer sous le communisme, signataire de la Charte 77, il a été membre et fondateur du groupe folklorique Safran aux côtés de Jaroslav Hutka, Vladimír Merta, et Dagmar Voňková-Andrtová, un groupe censuré à partir de 1977. C’est à la suite d’un interrogatoire musclé de la Stb, la police politique tchécoslovaque que Třešňák prendra finalement ses cliques et ses claques pour s’installer en Suède.

Depuis 1990, il vit à nouveau à Prague. Vlastimil Třešňák est également extrêmement lié au quartier autrefois ouvrier de Karlín, dont il est originaire. Un quartier réputé mal famé jusqu’aux inondations de 2002 qui en ont transformé le visage. Une mauvaise réputation, due également à une forte présence rom, des habitants souvent victimes de la xénophobie de la majorité. Třešňák, lui, n’en a cure. Il a grandi parmi les Roms et joue fréquemment avec ses amis musiciens, comme le saxophoniste Milan Korman et le contrebassiste Vojtěch Gadžor.