Limogeage du directeur de l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires : une décision politique selon le Premier ministre

Le conseil de l’Institut pour l’étude des régimes totalitaires (ÚSTR) a démis Daniel Herman de ses fonctions de directeur, mercredi. Il a été remplacé par Pavla Foglová, qui occupait jusqu’alors le poste de directrice du Centre tchèque à Varsovie, en Pologne. Pavla Foglová occupera ses nouvelles fonctions provisoirement, en attendant la nomination d’un nouveau directeur d’ici au 30 juin 2014. Le limogeage de Daniel Herman, qui était en poste depuis 2010, a été vivement critiqué par le Premier ministre Petr Nečas, qui considère qu’il s’agit là d’une décision politique. Selon le chef du gouvernement, les partis social-démocrate et communiste, les deux principales formations de gauche du pays, sont à l’origine de cette décision. Toutefois, le conseil de ÚSTR reproche à Daniel Herman sa direction chaotique, et notamment la numérisation insuffisante des archives. L’ÚSTR est notamment chargé d’interpréter objectivement le passé totalitaire du pays, tant sous le nazisme que sous le communisme. L'ancien candidat social-démocrate à la présidentielle Jiří Dienstbier a qualifié les critiques des représentants du parti ODS de "bolchevisme de droite".

Plus tard dans l'après-midi de jeudi, des membres de l'ÚSTR ont remis leur démission en signe de protestation contre l'éviction de Daniel Herman. On trouve parmi eux le professeur Michael Kraus ou encore le cardinal Miloslav Vlik.

Auteur: Pierre Meignan