Le chemin vers Munich

Adolf Hitler in München

Cette année, nous commémorons le 64e anniversaire du Diktat de Munich, le 29 septembre 1938. Aujourd'hui, nous parlerons de ce qui a précédé la conférence de Munich, lors de laquelle les alliés occidentaux ont décidé de sacrifier la Tchécoslovaquie à l'Allemagne nazie.

Adolf Hitler
Lorsque les nazis et leur führer, Adolf Hitler, se sont emparés du pouvoir en Allemagne, en 1933, ils ont voulu convaincre les puissances occidentales que les intérêts du troisième Reich étaient orientés exclusivement vers l'Europe centrale. Mettant en garde contre le danger du bolchevisme et du communisme soviétique, Hitler voulait trouver de la compréhension pour ses projets de conquête. La cible principale de sa conquête devait devenir, dans la première étape, l'Autriche et la Tchécoslovaquie. Notre pays attirait les nazis par sa position stratégique favorable au sein de l'Europe et son industrie développée. Mais, la Tchécoslovaquie avait, aussi, une armée bien équipée qui constituait un grand obstacle à l'expansion allemande vers l'Est.

Depuis sa naissance, en 1918, la Tchécoslovaquie était un pays de plusieurs nationalités, dans lequel la population allemande, vivant notamment dans les zones limitrophes, les Sudètes, ne jouissait que des droits de la minorité ethnique. Hitler a pris le problème de cette minorité comme prétexte pour justifier l'annexion de ce territoire à l'Allemagne. Selon lui, elle vivait dans des conditions humiliantes.

Pour réaliser ses projets, il a utilisé le Sudetendeutsche Partei de Konrad Henlein, soutenu par la majorité des Allemands des Sudètes, qui est devenu la cinquième colonne des nazis en Tchécoslovaquie. Son rôle était de détruire le dernier Etat démocratique en Europe centrale.

Après l'occupation de l'Autriche, en mars 1938, Hitler a ordonné à Henlein de présenter au gouvernement tchécoslovaque un programme de revendications irréalisables et d'éviter, en même temps, tout accord avec lui. Ainsi, le programme de Karlovy Vary a vu le jour, dans lequel les Allemands des Sudètes revendiquaient l'autonomie, la limitation de la frontière allemande au sein de la Tchécoslovaquie et la légalisation du mouvement nazi.

Par peur de Hitler et en vue d'éviter la guerre, notamment, les puissances occidentales ont fait pression, depuis mai 1938, sur le gouvernement tchécoslovaque pour satisfaire au Programme de Karlovy Vary. Dans le cas inverse, la Grande-Bretagne et la France menaçaient de ne pas accorder une aide militaire à la Tchécoslovaquie, si Hitler décidait de l'attaquer. C'était une politique aveugle: tandis que les alliés envisageaient une solution pacifique du problème sudéto-allemand, Hitler préparait la guerre.

Depuis la mi-mai, les troupes hitlériennes ont été déployées à la frontière tchécoslovaque. En réaction à cette situation, le gouvernement tchécoslovaque a décrété la mobilisation partielle de l'armée. Les nazis ont dû se retirer. Cette décision énergique a produit un grand écho à l'étranger, car le peuple tchécoslovaque a fait preuve de sa résolution de défendre le pays et son système démocratique.

En juin, le gouvernement britannique impose à la Tchécoslovaquie la mission du lord Walter Runciman, pour forcer le gouvernement tchécoslovaque à adopter les revendications allemandes, qu'il finit par les accepter. Mais cela ne convient pas à Henlein qui cherche un conflit. Celui-ci ne se fait pas attendre longtemps. Dans un discours prononcé à Nuremberg à la fin du congrès du NSDAP, le 12 septembre, Hitler a appelé les Allemands des Sudètes à s'insurger. Sur l'ordre de Hitler, le parti de Henlein a organisé plusieurs actions de provocation qui ont fait huit morts et dix-sept blessées. L'Allemagne nazie avait besoin, en effet, d'un prétexte qui justifierait son agression militaire. Mais le gouvernement tchèque est intervenu radicalement: il a décrété la loi martiale et occupé les lieux des émeutes. Après l'étouffement du putsch, le 16 septembre, le gouvernement a interdit le Sudetendeutsche Partei. Henlein et d'autres dirigeants du parti ont été obligés de fuir en Allemagne.

Dans cette période difficile, les diplomaties britannique et française ont accordé à Hitler une aide décisive. Le 19 septembre, le gouvernement tchécoslovaque a reçu une note, dans laquelle la France et la Grande-Bretgane l'invitaient à adopter les conditions de Hitler, soit la cessation à l'Allemagne des zones limitrophes comptant plus de 50% de population allemande. La Tchécoslovaquie a demandé aux alliés de réexaminer leur position, mais les gouvernements occidentaux ont répondu, cette fois-ci, par un ultimatum que Benes a dû accepter le 21 septembre. Le même jour, les gens sont descendus dans les rues, prêts à défendre leur pays. Deux jours plus tard, le nouveau gouvernement du général Syrovy a proclamé la mobilisation générale. En réaction à la mobilisation, Hitler s'est réuni avec Chamberlain à Godesberg pour lui présenter l'ultimatum, selon lequel la Tchécoslovaquie devait céder les régions limitrophes, le 26 septembre au plus tard. Lorsque la Tchécoslovaquie n'a pas rempli cette revendication, Hitler l'a accusée de vouloir pousser le monde dans la guerre et a menacé les alliés de déclencher la guerre, si la Tchécoslovaquie ne cédait pas les Sudètes le 1er octobre. Les puissances occidentales ont eu peur. Dans une émission radiophonique, le Premier ministre britannique a déclaré: "Il est terrible et incroyable que nous devions creuser des tranchées et essayer les masques à gaz à cause d'un conflit dans un pays lointain pour un peuple dont nous ne savons rien...". Sur la proposition du président américain, les alliés ont convoqué à Munich une conférence internationale pour solutionner le conflit tchécoslovaco-allemand.

Auteur: Astrid Hofmanová
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