Yasser Arafat - passé et présent des relations du « rais » défunt avec Prague

Yasser Arafat, photo: CTK

Le leader de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, vient de décéder à Paris. Présenter cette personnalité, très controversé dans le monde, serait bien inutile. Nous nous sommes intéressés à ses relations avec la Tchéquie et l'ancienne Tchécoslovaquie.

Yasser Arafat,  photo: CTK
Pas besoin de voir le visage, d'entendre la voix : il suffisait de voir une tête sumontée d'un keffieh à damier noir et blanc, portée par un personnage en treillis kaki, pour savoir qu'il s'agissait de Yasser Arafat, le leader des Palestiniens. Pendant la guerre froide, Yasser Arafat entretenait de très bons contacts avec les pays du bloc soviétique. Il est venu souvent en Tchécoslovaquie et à Prague. La capitale tchèque est, justement, très étroitement liée à l'image que nous avons de Yasser Arafat, plus exactement à son couvre-chef. On était en août 1956, et Prague était l'hôte de la réunion de l'Union internationale des étudiants (où elle possédait son siège). Arafat était présent, continuant encore des études de génie civil à l'université du Caire, mais était aussi déjà très actif dans les milieux politiques palestiniens. Et son keffieh, encore d'un blanc immaculé, ce fut à Prague qu'il le porta pour la première fois, en tant que symbole politique. Il suscita une grande attention et, l'année suivante, le keffieh coiffait les têtes de ses collègues palestiniens, lors de la réunion estudiantine. Du blanc, il passa au damier noir et blanc. Les visites de Yasser Arafat à Prague furent nombreuses (une dizaine). En effet, le régime communiste soutenait logistiquement, mais aussi matériellement, les « mouvements de libération nationale », très souvent forts proches d'organisations terroristes, même comme le Fatah, par exemple. Il parraît que la police secrète communiste, la StB, déjoua une tentative d'attentat contre Arafat, lors de son séjour à Prague, en 1983.

Palestine,  photo: CTK
Le « rais » est venu en Tchécoslovaquie pour la dernière fois, en 1990, après la chute du communisme. Il fut reçu par le président de la République Vaclav Havel. Ce dernier rencontra, encore une fois le leader palestinien, lors d'un voyage au Proche-Orient, en 1997. En ce temps-là, Arafat n'était plus considéré comme un terroriste mais, Prix Nobel de la Paix en 1994, conjointement avec le Premier ministre israelien, Ytzhak Rabin, et le ministre des Affaires étrangères, Shimon Peres, « pour leur efforts en vue d'aboutir à la paix au Proche-Orient », il était devenu le plus haut représentant officiel palestinien... Elu président de l'Autorité palestinienne en 1996. Arafat a disparu, et avec lui une page de l'histoire a été tournée, sans apporter ce que le « rais » et le monde espérait : la paix au Proche-Orient. A ses obsèques, en Egypte, la République tchèque sera réprésentée par le ministre des Affaires étrangères.