Vives polémiques sur la question de l'euthanasie en République tchèque

L'adoption du nouveau code pénal par la Chambre des députés, selon lequel l'euthanasie ne serait plus considérée comme un homicide, a suscité une large vague de polémique dans le monde médical tchèque.

L'euthanasie, un acte très controversé déjà, mais qui est revenu au centre de l'attention de l'opinion, des politiciens mais surtout du monde médical tchèque, après que les députés tchèques aient décidé, en adoptant le projet du nouveau code pénal, de le considéré comme un crime, certes, mais plus comme un meurtre. L'auteur d'une euthanasie serait passible d'une peine de réclusion pouvant aller jusqu'à six ans. Naturellement, si le projet de loi est adopté encore par le Sénat et signé par le président de la République. Qu'en pensent les citoyens tchèques ? A la question de l'agence Median « Etes-vous pour la légalisation de l'euthanasie ? », 69 % des Tchèques avaient répondu par l'affirmative contre 31 % qui la refusaient. Peut-être le plus concerné, le monde médical tchèque, est très divisé.

L'article du projet du nouveau code pénal sur l'euthanasie ne plait ni aux partisans, ni aux adversaires de l'euthanasie. D'un côté, l'euthanasie pourrait être exploitée à des fins douteuses, de l'autre le nouveau code pénal ne stipule pas précisément les peines encourues par les médecins qui la pratiqueraient, car tout dépendrait de la volonté de la justice. Pour le corps médical, ce n'est qu'un demi-pas en avant. Petr Prihoda, maître de conférence d'étique médicale, à la Deuxième faculté de médecine, affirme : « En créant une catégorie spéciale d'acte criminel pour l'euthanasie, le code pénal ouvre la voie de sa pleine légalisation. Aux Pays-Bas, où l'euthanasie a été légalisée, il y a un tel nombre de cas qu'ils ne sont même plus répertoriés régulièrement ! » Les médecins les plus souvent confrontés à ce problème sont probablement les cancérologues. Le docteur Pavel Bocek, par exemple, déclare sur les pages du quotidien Mlada fronta Dnes que, face à des cas désespérés d'enfants atteints du cancer, face à la douleur du petit patient, mais aussi de ses proches, il aurait bien voulu aider... arrêter la souffrance, mais cela lui était interdit. D'autres médecins restent contre l'euthanasie et leur position à l'égard des patients ou de leurs proches est plus facile : la loi interdit un tel acte. Les politiciens, même au sein de la coalition gouvernementale restent divisés.