Visées tchèques au sein de l'UE : Vaclav Klaus s'en prend au gouvernement

Vaclav Klaus et Vladimir Spidla

Pour la première fois depuis septembre dernier, le président de la République a invité, ce mercredi, le Premier ministre au Château de Prague. L'occasion pour Vaclav Klaus de vivement critiquer le projet du gouvernement de Vladimir Spidla définissant la stratégie de la République tchèque au sein de l'Union européenne pour la décennie à venir.

Vaclav Klaus et Vladimir Spidla
Perçu comme un eurosceptique à Bruxelles, Vaclav Klaus, qui, pour sa part, préfère se définir comme un euroréaliste, n'a donc pas manqué de ruer dans les brancards au sujet de « La conception de l'orientation de la République tchèque dans le cadre de l'Union européenne » récemment rédigée par le cabinet de Vladimir Spidla. Dans les faits, ce texte trace sommairement les grandes lignes de la politique tchèque dans l'UE et quel poids elle entend y avoir jusqu'en 2013. Au sortir de son face à face avec le chef de l'Etat, le Premier ministre a d'ailleurs une nouvelle fois souligné avec force que « l'intention du gouvernement est de faire partie du courant principal de l'intégration européenne ». Plus concrètement, cette formulation englobe cinq priorités clairement établies à la lumière des besoins et intérêts de la République tchèque : le développement économique durable et la prospérité, le renforcement de la cohésion européenne, la garantie de la liberté et de la sécurité des citoyens, le plein engagement dans la politique étrangère et de sécurité de l'Europe ou encore le soutien à la diversité européenne.

Malgré cela, tant sur le fond que sur la forme, Vaclav Klaus a fait part de nombreuses remarques. Dans une lettre de trois pages adressée à Vladimir Spidla, il reproche non seulement à la conception d'être par trop eurosocialiste, mais aussi de comporter « un mélange incohérent de proclamations générales et de lieux communs idéologiques ».« Le texte donne l'impression d'avoir vu le jour sur la base d'une volonté extérieure, dans laquelle doit être démontrée notre conformité avec la pensée européenne dominante », a ajouté le président. Ce dernier regrette profondément que le document ne tienne pas compte de la direction que prendra l'UE dans les années à venir. Enfin, pilule toujours mal avalée pour lui, il a critiqué le passage qualifiant de « bonnes » les conditions d'adhésion du pays à l'Union. « Nous sommes tous conscients que les conditions négociées étaient beaucoup plus le résultat d'une pression exercée par les pays membres sur les pays candidats que le résultat d'une véritable négociation », a-t-il ainsi amèrement rappelé.

Quoiqu'il en soit, les négociations pour l'adoption de la conception de l'orientation de la République tchèque dans le cadre de l'Union européenne risquent encore d'être animées au Parlement d'ici la mi-avril et l'adoption envisagée du texte par le gouvernement.