Vaclav Klaus vs. ONG : le conflit rebondit

Le président Vaclav Klaus, photo: CTK
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Le torchon brûle entre le président Vaclav Klaus et le monde associatif. Et pour l'heure, rien n'indique que le conflit ouvert, provoqué par les paroles du président tchèque dans son discours au Conseil de l'Europe mi-mai à Varsovie, soit près de s'achever. Au contraire, le ton monte : 89 ONG tchèques, par la voix et les signatures de leurs représentants ont fait parvenir à Vaclav Klaus un manifeste exigeant des excuses.

Le président Vaclav Klaus,  photo: CTK
Décidément, Vaclav Klaus est devenu expert en petites phrases, usant et abusant de cette faculté à se faire remarquer que procurent les déclarations « choc ». Dernière sortie du genre, dont nous vous avons déjà parlé, et qui a été prononcée au sommet du Conseil de l'Europe: les activités des ONG représenteraient, selon le président tchèque, une nouvelle forme de menace pour les libertés et la démocratie.

Après l'immédiate réaction de personnalités tchèques issues de l'ancienne dissidence, c'est au tour des organisations, directement visées, de réagir : dans leur lettre ouverte au président, les 89 ONG tchèques défendent leur bon droit et exigent des excuses. Jan Bouchal, de l'association civique Oziveni - soit « revitalisation » - explique ce qui a suscité l'envoi de cette lettre :

Pour les auteurs et signataires de la déclaration, « seule une faible proportion de citoyens sont mandatés dans le pays, et ont le pouvoir d'intervenir dans les affaires publiques. Néanmoins, tous les citoyens peuvent se considérer comme détenteurs d'un mandat de par leur citoyenneté même qui les engage directement à s'intéresser et à se soucier des affaires publiques. » Par ces mots, la déclaration désamorce le point de vue présidentiel qui prétend que les interventions des ONG dans la vie des gens seraient injustifiées sous prétexte qu'elles n'ont pas la légitimité que confère le choix des urnes.

Du côté du château de Prague, siège de la présidence, Vaclav Klaus a pour l'heure réagi par l'intermédiaire de son porte-parole, qui, au micro de la radio tchèque, a justifié le refus du président de présenter ses excuses de la manière suivante :

« Tout simplement parce qu'il n'a jamais dit une telle chose. Il a parlé du danger de certaines idéologies dont les partisans se dissimulent derrière des thématiques prisées par certaines ONG. Il a aussi parlé du fait que ces gens abusent du phénomène et des activités des ONG pour leurs propres ambitions et leurs objectifs politiques qui n'ont absolument rien à voir avec la vocation première de ces organisations. »

Pas d'excuses prévues donc, de la part du chef de l'Etat tchèque, ce qui laisse augurer bien d'autres échanges d'amabilités entre les deux parties.