Vaclav Klaus occupe une résidence confisquée par les Décrets du présidentBenes

La résidence de Vaclav Klaus, photo: IDNES.cz, 30.1.2004

Installé depuis à peine deux semaines, Vaclav Klaus envisage déjà de quitter la nouvelle résidence allouée aux présidents de la République tchèque. La villa rénovée, qui se situe dans un quartier chic et paisible de Prague, a, en effet, appartenu jusqu'en 1945 à un certain Josef Lippert, Pragois épicier de profession et surtout Allemand de nationalité.

Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, et suite à la proclamation des Décrets du président Benes, Josef Lippert et sa famille ont été renvoyés en Allemagne. Parallèlement, sa maison, qu'il avait achetée en 1933 à des propriétaires tchèques, lui a été confisquée par l'Etat tchécoslovaque. Elle tombe alors dans les mains du ministère des Transports, puis dans celles de l'administration de l'armée. Dans les années 1990, le bâtiment est utilisé comme hébergement de luxe, et ce jusqu'en 2003 et la décision du ministère de la Défense de rénover la maison afin de pouvoir la proposer au nouveau président de la République, Vaclav Klaus.

L'information, qui veut que la nouvelle résidence du chef de l'Etat ait donc été la propriété d'un Allemand déporté, a été rendue publique, ce jeudi, par le quotidien Mlada fronta Dnes. Aussitôt, le bureau du président a réagi en affirmant qu'il n'était pas au courant et qu'il appartenait au ministère de la Défense, propriétaire actuel, de se pencher sur les archives de la maison. Par l'intermédiaire de son porte-parole, Vaclav Klaus a, de son côté, fait savoir qu'il pourrait quitter les lieux à plus ou moins court terme et faire construire une autre résidence. Une manière pour lui de faire comprendre qu'il n'était pas indifférent à l'affaire. Mais aussi une réaction qui, pour l'instant, n'arrive pas à faire taire les voix qui se sont déjà élevées, notamment en Autriche, pour voir en cette affaire une opportunité pour les Allemands des Sudètes de revendiquer à l'Etat tchèque la restitution de leurs biens confisqués voilà maintenant 59 ans.