Usine du Semtex: quatre employés probablement morts après une explosion de nitroglycérine

Photo: CTK

Cela faisait 27 ans qu’il n’y avait pas eu un accident aussi grave dans l’usine de la petite commune de Semtín, près de Pardubice. La déflagration s’est produite mercredi matin, un peu avant 7 heures, et a fait une dizaine de blessés parmi les employés.

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Quatre personnes ont été ensevelies sous les décombres et sont toujours portées disparues, sans beaucoup d’espoir de les retrouver vivantes selon les sauveteurs envoyés sur place avec leurs chiens.

Une enquête a été ouverte par la police, la société Explosia, filiale de la société Synthesia, a elle aussi mis en place une commission d’enquête. Jiří Simandl est le porte parole de la société :

« La commission d’enquête a terminé son inspection sur les lieux de l’accident, elle a laissé la police faire ensuite son travail et n’a plus accès à cet endroit. Sur les neuf personnes blessées, deux sont restés à l’hôpital. La commission d’enquête va analyser ses résultats dans les prochains jours. »

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L’explosion a été ressentie dans toutes les communes voisines, à plusieurs kilomètres à la ronde, le souffle a même fait voler plusieurs vitres en éclats.

« Mais cela n’a pas été aussi terrible que la dernière fois en 1984 », raconte cette voisine, qui confie que« c’est difficile psychologiquement de savoir que cette usine peut exploser à tout moment ». En 1984, l’explosion avait fait cinq morts.

Cette fois-ci, c’est de la nitroglycérine qui a provoqué l’explosion dans le bâtiment de l’usine Explosia, qui fabrique l’explosif sûrement le plus connu dans le monde, le Semtex, une invention tchécoslovaque fabriquée depuis les années 1960.

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Combinaison du nom de la commune Semtín et du mot explosif, le Semtex doit sa triste réputation à son utilisation régulière dans des attaques terroristes, notamment dans l’attentat perpétré par des agents libyens dans un avion au dessus de Lockerbie en Ecosse.

L’explosion de 1984, qui avait brisé des vitres jusqu’à Hradec Kralové à une vingtaine de kilomètres, n’avait pas été couverte par la presse, le régime communiste ayant tenu à taire l’incident. De rares informations avaient été publiées, concernant par exemple les heures supplémentaires des vitriers.