Une reine pharaonique sortie de l'oubli grâce à des égyptologues tchèques

Photo: ČTK

Les égyptologues tchèques ont signé une nouvelle réussite avec la mise au jour annoncé ce dimanche par le ministère égyptien des Antiquités du tombeau d’une reine pharaonique jusqu’alors inconnue sur le site d’Abou Sir, à quelques encablures au sud-ouest du Caire. Khant Kaous III, c’est son nom, serait la femme du pharaon Néferefrê, un représentant de la Ve dynastie égyptienne, qui aurait régné durant le XXIVe siècle avant notre ère, il y a environ 4500 ans.

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Le site d’Abou Sir dévoile peu à peu ses trésors aux archéologues tchèques qui y exploitent une concession depuis les années 1970. C’est ce dont se réjouissait il y a quelques mois au micro de la Radio tchèque Ladislav Bareš, de l’Institut d’égyptologie tchèque :

« Abou Sir, où se trouve notre terrain archéologique, est saturé de bâtiments et de tombes extraordinaires. Ces derniers temps, la trouvaille la plus importante a probablement été celle du complexe funéraire de la princesse Chert Nebti et des membres de sa famille. »

Le magazine archéologique Heritage daily avait désigné la mise au jour par cette même équipe de la sépulture d’un médecin en chef des pharaons comme l’une des plus importantes de l’année 2013. Pour Miroslav Bárta, qui dirige la mission archéologique tchèque à Abou Sir, il ne fait nul doute que la découverte du tombeau de cette reine, dont le nom était tombé dans l’oubli, a une importance au moins aussi grande, historiquement et scientifiquement, que ces précédents succès :

« Le fait que nous ayons trouvé la tombe d’une femme de cette importance inscrit cette découverte parmi celles qui, à l’avenir seront toujours considérées comme remarquable. Cette femme, Khant Kaous III, pourrait être l’épouse du pharaon Néferefrê et la mère d’un pharaon, dont nous ne connaissons pas le nom. Nous pouvons en revanche supposer qu’il s’agit de Menkaouhor. Pour le déterminer, il faut attendre les résultats des recherches des mois à venir. »

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Miroslav Bárta précise que les femmes prénommées Khant Kaous ont toutes exercé des fonctions importantes dans l’ancienne Egypte. Ainsi la première du nom fut la mère de deux pharaons à la jonction entre la IVe et la Ve dynastie. Khant Kaous II fut quant à elle une reine pharaonique et également la mère de deux souverains dont Néferefrê. C’est au sein du complexe funéraire de ce dernier que les égyptologues tchèques sont tombés nez à nez avec la tombe de Khant Kaous III :

« La tombe a été découverte au cœur du complexe funéraire pyramidale d’Abou Sir. Il s’agit d’une sépulture de type mastaba. C’est une construction rectangulaire en calcaire avec une chapelle funéraire, un puits et un sarcophage enfoui profondément dans le sol. »

Pour mettre au jour un tel édifice, les archéologues font appel à différents outils et technologies. Les fouilles s’appuient sur des relevés photographiques par satellite, sur des enquêtes géophysiques des sols ou encore sur l’étude de documents historiques. Aussi, le travail des égyptologues autour de la tombe de cette reine n’est pas terminé. Miroslav Bárta :

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« Abou Sir est plein de surprises archéologiques. Si l’on revient quelques temps en arrière, on se rend compte qu’il y a eu des découvertes d’importance mondiale chaque année. En ce qui concerne ce chantier archéologique, il a pris fin au mois de décembre 2014. Il y a désormais une phase d’évaluation des éléments trouvés et j’espère que nous pourrons reprendre les fouilles dans le courant de cette année. »

Une autre "découverte d'importance mondiale" attend peut-être l’équipe de Miroslav Bárta qui planche parallèlement sur une nécropole datant du IIIe millénaire avant notre ère, située au sud du site d’Abou Sir.