Une nouvelle législation anti-terroriste en République tchèque?

Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, photo: CTK

Les services secrets tchèques souhaiteraient disposer d'un arsenal législatif mieux adapté afin de pouvoir surveiller et contrôler les individus liés à des réseaux terroristes. Le ministre de l'Intérieur, Stanislav Gross, a indiqué mercredi qu'un nouveau projet de loi était à l'étude.

Le ministre de l'Intérieur,  Stanislav Gross,  photo: CTK
Le porte-parole du Service d'Information sur la Sécurité (BIS), Jan Subert, a déploré le fait qu'en République tchèque, "les services de renseignement peuvent se voir opposer un refus de la part de l'opérateur, lorsqu'ils demandent des informations sur le propriétaire d'un numéro, qui pourrait selon eux être un terroriste. C'est un cas de figure sans précédent en Europe" a ajouté Jan Subert tout en affirmant que le BIS ne réclamait en aucun cas la mise sur écoute sans autorisation préalable. Comme dans de nombreuses démocraties occidentales, c'est l'équilibre entre contrôles de sécurité et respect des libertés individuelles qui anime le débat sur une nouvelle loi anti-terroriste dans le pays. "Nous ne réclamons aucune prérogative qui pourrait porter atteinte aux droits de l'Homme et aux libertés individuelles", s'est défendu Jiri Lang, le directeur de ces services de renseignement.

Pour le ministre de l'intérieur, Stanislav Gross, "les parties intéressées se sont accordées pour reconnaître le besoin d'une nouvelle législation en la matière". En revanche, ce dernier a refusé que l'extension des pouvoirs des services secrets fasse l'objet de débats en temps de crise. Dans les rangs de l'opposition, de nouvelles dispositions législatives ne sont pas considérées comme étant nécessaires. Pour Jan Vidim, député du Parti civique démocrate et président de la Commission parlementaire sur la défense et la sécurité, il ne s'agit que d'une tentative de plus des services de renseignement pour accroître leur pouvoir. Selon Vidim toujours, le pays est en mesure de faire face aux dangers actuels avec les lois déjà en vigueur. Le directeur du Bureau des Relations Internationales et de l'Information, les services tchèques de renseignements extérieurs, considère l'exemple allemand comme celui à suivre. Frantisek Bublan estime que des dispositions similaires à celles adoptées par la RFA en 2001, qui autorisent les services secrets à collecter des informations auprès des banques, des compagnies aériennes, des services de télécommunications et des services postaux, permettraient à la République tchèque de lutter efficacement contre le terrorisme.