Un procès d'arbitrage contre la télévision NOVA

La télévision privée tchèque NOVA fait face à un procès d'arbitrage.

Nova
Nous avons maintes fois parlé dans nos émissions du procès d'arbitrage intenté par la société américaine Central european Medias Entreprises (CME) de Ronald Lauder à l'Etat tchèque, accusé de ne pas avoir su protéger les investissements de la CME dans la télévision NOVA. A l'issue du procès, la Tchéquie a été condamnée à payer à la CME plus de 10 milliards de couronnes, quelque 330 millions d'euros, de dommages et intérêts. L'affaire a provoqué un tollé pratiquement à tous les niveaux de la société tchèque et abouti au limogeage du chef de NOVA, Vladimir Zelezny. Aujourd'hui, il semble que l'affaire aurait une suite. Encouragées par leur précédente victoire, les sociétés CME et CNTS ont porté plainte contre la société CET 21 qui possède la licence de diffusion de la NOVA. La CET 21 est accusée d'avoir violé le contrat d'association avec la CNTS. Ce nouveau procès d'arbitrage aura lieu à Vienne. Cette fois-ci, donc, ce n'est pas l'Etat, mais NOVA elle-même qui est visée. Le dédommagement exigé par la partie plaignante est de 275 millions de dollars. Si elle gagne le procès, elle promet de restituer 203 millions de dollars, soit 5,5 milliards de couronnes, à l'Etat tchèque, ce qui allégerait considérablement la perte subie, par lui, lors du procès précédent.

Et ce n'est pas tout. Le ministre tchèque de la Culture, Pavel Dostal, a adressé une plainte au Conseil audiovisuel du Parlement tchèque accusant NOVA d'avoir diffusé des informations qui manquaient d'objectivité. Le Conseil a déjà trouvé que les journalistes de NOVA ne séparaient pas nettement les commentaires et les informations, ce qui est une violation de la loi. La semaine dernière, le Conseil a également infligé à NOVA une amende de 750 000 couronnes pour avoir diffusé, dans l'après-midi, Congo, film susceptible de nuire à la bonne morale de la jeunesse. Toutes ces accusations reflètent un changement important au sein du Conseil audiovisuel et démontrent que la période où NOVA semblait pratiquement intouchable est révolue.