Un important homme d'affaires tué en pleine rue à Prague

Frantisek Mrazek, photo: CTK

Mercredi soir, l'homme d'affaires Frantisek Mrazek a été tué d'un coup de feu à la sortie des bureaux de sa société, à Prague. Meurtre commandité, règlement de compte ? La police reste très réservée, mais Mrazek n'était pas un homme d'affaires comme les autres.

Frantisek Mrazek,  photo: CTK
Frantisek Mrazek, un homme d'affaires quelque peu différent de ses collègues tchèques ? Certainement, car il travaillait avec Tomas Pitr qui fait l'objet d'une enquête policière et est soupçonné de divers délits, financiers en premier lieu. Le même Tomas Pitr qui a fait la une de la presse en revenant de vacances à l'étranger, pour se soustraire à un mandat d'arrêt international lancé contre sa personne. Le même Tomas Pitr qui serait très lié à un autre homme d'affaires tchèque, en fuite lui, Radovan Krejcir qui s'était échappé lors d'une perquisition à son domicile pour se réfugier aux Seychelles. Frantisek Mrazek n'était donc pas le « monsieur tout le monde » des affaires. Son assassinat n'est certainement pas dû au hasard. D'après les informations qui ont filtré, bien que la police ne soit pas très locace, il semble qu'il ait bien été la victime d'un meurtre commandité. Il n'a été tué que d'un seul coup de feu et certaines sources laissent entendre qu'une munition spéciale aurait été utilisée. Règlement de compte ou liquidation pure et simple d'un témoin ou d'une personne encombrante ? Tomas Pitr a déclaré à la police qu'il avait quitté les bureaux plus tôt que Mrazek, que ce dernier craignait pour sa vie, ayant déjà été victime d'une tentative de meurtre et utilisait une voiture blindée. Il fut l'un des premiers à confirmer qu'il s'agissait bien de son collègue :

« Malheureusement, je ne peux que confirmer que monsieur Mrazek a été tué d'un coup de feu. »

Un autre homme d'affaires qui avait travaillé avec Frantisek Mrazek a été victime d'une tentative de meurtre au mois de mai de l'année dernière. Jaroslav Starka avait essuyé 11 coups de feu devant sa maison de Pribram, au sud de Prague. Certains l'avaient touché, mais les blessures n'étaient pas graves. Intéressant de savoir que Jaroslav Starka est actuellement l'objet d'une enquête de la police, en liaison avec l'affaire Krejcir. Le meurtre d'un autre homme d'affaires encore, Petr Sebesta, a eu lieu en 2003. Lui aussi était lié à Tomas Pitr, ce dernier à Radovan Krejcir... Coïncidence ? Certainement pas, d'après certains commentaires dans les journaux. Qui sont donc ces hommes d'affaires obligés de fuir ou qui sont victimes de tentatives d'assassinat ? D'après l'hebdomadaire Respekt, ce sont des personnes qui ont pleinement exploité la situation dans les années quatre-vingt-dix : ces nouveaux riches ont racheté des dizaines de sociétés, les ont conduites à la faillite pour récupérer leur biens après avoir liquidé leurs dettes par l'intermédiaire de tiers, ce qu'on appelle des « chevaux blancs » en Tchéquie et de sociétés bidon. Pas étonnant donc que certaines « affaires » se règlent par des coups de feu et non autour d'une table...