Un après son élection, le président Klaus n'a jamais été aussi populaire

Le président Vaclav Klaus

Vaclav Klaus est l'homme politique tchèque le plus populaire dans son pays. Selon le dernier sondage réalisé par le Centre de l'étude de l'opinion publique, le président de la République jouit, pour le mois de janvier, de 69% d'opinions favorables auprès de la population. Une cote de popularité qui n'est pas étrangère à la promesse qu'il avait faite, il y a un an, lors de sa prise de fonction au Château de Prague, de se tenir proche et à l'écoute de son peuple.

Là où ils n'étaient même pas trois sur dix en janvier 2003, près de sept Tchèques sur dix affirment désormais avoir confiance en Vaclav Klaus. En l'espace d'un an, le baromètre de popularité du nouveau chef de l'Etat est passée de 35% d'opinions favorables à 69 %, soit une augmentation de 34 points ! Des chiffres qui ressemblent fort à un plébiscite pour celui qui, alors en tant que Premier ministre réformateur-libéral, avait incarné « le miracle économique à la tchèque » au début des années 1990. Des chiffres qui replacent également Vaclav Klaus sur le piédestal dont il était lentement dégringolé depuis 1997, sa démission du poste de chef de gouvernement et les deux élections législatives perdues comme leader du Parti civique-démocrate (ODS) en 1998 et 2002.

Un an après son élection au poste suprême, Vaclav Klaus semble donc déjà avoir atteint l'objectif qu'il s'était alors fixé : devenir le président de tous les Tchèques. Un président omniprésent jusqu'à l'absurde dans la presse et dont le discours terre à terre résonne nettement mieux à l'oreille du Tchèque moyen que celui, plus réfléchi, de son prédécesseur, Vaclav Havel.

Mais un discours et un comportement que de nombreux observateurs ne se lassent pas non plus de critiquer pour son caractère franchement populiste. Selon ces derniers, Vaclav Klaus, même s'il s'en défend, ne ferait que caresser son bon peuple dans le sens du poil, comme l'ont démontré, au début de l'année 2003, son refus d'une intervention militaire en Irak ou encore sa récente déclaration selon laquelle, plus que les dissidents, c'est la masse silencieuse qui aurait été la grande artisane de la chute du régime communiste.

Bref, un président qui ne suggère surtout pas l'indifférence et dont les hauts et les bas de la cote de popularité témoignent mieux que tout discours de sa faculté à diviser l'opinion publique d'un « petit pays au coeur de l'Europe qui se mue d'une façon incontrôlable en un super Etat », comme l'affirme lui-même Vaclav Klaus.