Syrie et perspectives économiques au menu de la visite du Premier ministre jordanien

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Le Premier ministre jordanien Fayez Tarawneh était à Prague pour deux jours intenses puisqu’après avoir rencontré son homologue tchèque lundi, il a poursuivi sa visite ce mardi avec le président de la République Václav Klaus. La situation préoccupante en Syrie a été bien évidemment l’une des principales questions soulevées. Cependant, les deux parties ne cachent pas la dimension économique de ce voyage. Les Tchèques tentent ainsi de renforcer les positions de leurs entreprises au Moyen-Orient.

Petr Nečas et Fayez Tarawneh,  photo: CTK
Deux thèmes ont été au menu de ces deux journées de visite du Premier ministre jordanien en République tchèque. Le premier concerne évidemment la situation de quasi-guerre civile qui embrase actuellement la Syrie, pays qui partage une frontière de près de 400 kilomètres avec le Royaume hachémite de Jordanie. Un millier de Syriens s’y seraient déjà réfugiés, fuyant le soulèvement d’une partie de la population contre le régime baasiste de Bachar Al-Assad. Deraa, à quelques kilomètres de la Jordanie, est en effet une des villes les plus agitées depuis le début de la crise.

A Prague, le Premier ministre jordanien Fayez Tarawneh a appelé l’Organisation des Nations Unies (ONU) à jouer un plus grand rôle et à intensifier ses pressions sur Damas dans le but de faire cesser les violences. « Le nombre de personnes envoyées par l’ONU en Syrie est très faible. Ils n’ont aucune influence sur le cours des événements. La situation est très sérieuse, et l’ONU n’agit pas en conséquence », a-t-il déclaré. Cependant, la Russie, qui possède de nombreux liens avec la Syrie, tente de limiter les interventions étrangères dans la résolution du conflit.

Le deuxième volet de ces rencontres de Fayez Tarawneh avec le Premier ministre Petr Nečas lundi et avec le président Václav Klaus ce mardi, a été tragiquement plus concret puisqu’il a concerné les relations économiques entre les deux pays. Il s’agit pour les Tchèques d’avancer leurs pions et de s’implanter davantage au Moyen-Orient. Petr Nečas se félicitait déjà des liens créés et entretenus entre des entreprises des deux pays ces dernières années :

« Dans les deux années écoulées, une centrale électrique jordanienne a permis d’alimenter les deux turbines de la société Škoda Power. Et il y a bien d’autres projets liés notamment aux centrales électriques, qui donnent l’occasion à nos entreprises de collaborer avec les entreprises publiques jordaniennes de l’énergie. Je pense, par exemple, à la firme ČKD Diz, qui travaille à la modernisation de plusieurs centrales en Jordanie. »

Cette coopération a également été saluée par le chef du gouvernement jordanien qui a par ailleurs indiqué que son pays était ouvert à de nouveaux investissements privés. Et pour cause, y germent de nombreux projets pour développer les infrastructures. Rudolf Vaněk est le président de la Chambre de commerce et de l’industrie tchéco-jordanienne. Il évoque les opportunités pour les entreprises tchèques de développer leurs activités dans ce royaume arabe :

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« Pour les entreprises tchèques, il peut y avoir des perspectives dans la construction de centrales solaires, de même que dans le transfert et le développement de technologies liées au solaire qui permettent de faire face à l’épuisement de l’eau. Il existe également des opportunités dans le secteur des transports, comme le projet d’extension d’une ligne de chemin de fer vers l’est. »

La Jordanie est en effet l’un des dix pays les plus arides au monde et le développement du son territoire est conditionné par la résolution de cette problèmatique complexe. A cette fin, le Conseil de coopération des Etats du Golfe lui a octroyé un fond de près de quatre milliards d’euros. La liste des projets concernés par cette somme devrait prochainement être transmise par le ministre jordanien de l’Industrie à l’ambassade tchèque à Amman.