"Stupeur et tremblements"à Most, après une fusillade devant une discothèque

Josef Smolik, propriétaire du Neprakta klub (à gauche), photo: CTK

Le dernier samedi de l'année 2003, au soir, une fusillade a éclaté devant la discothèque Neprakta klub, à Most, ville de 70 000 habitants, située au nord-ouest du pays. Cette rixe entre jeunes agresseurs et agents de sécurité a fait deux morts et plusieurs blessés. L'intervention inefficace de la police, sur le lieu de la bagarre, ne laisse indifférents ni les médias, ni la population locale. Un incident isolé dans la région ? Malheureusement pas...

Josef Smolik,  propriétaire du Neprakta klub  (à gauche),  photo: CTK
Most et Litvinov, deux villes de la Bohême du nord, séparées de quelques dizaines de kilomètres seulement. Des bars, discothèques et boites de nuits locales seraient, depuis environ deux ans, victimes d'un racket. Josef Smolik, propriétaire aisé du Neprakta klub déjà cité et d'un réseau de magasins et restaurants, est l'une des rares personnes qui ont le courage d'en parler à haute voix. Les racketteurs qui demandent aux commerçants 10 000 couronnes par mois, sont capables de tout, affirme-t-il à la presse. A l'aide de leur "armée de fidèles", ils intimident et liquident la concurrence. L'entrepreneur Martin Machacek, 35 ans, passe pour le boss de la mafia de Most. Il a un physique de culturiste, possède un service de sécurité, exploite plusieurs bars et un marché. Son gang serait composé de garçons âgés de 17 à 20 ans. Ils sont naïfs, dévoués, ont souvent des problèmes d'alcool et de drogue. Ils ne travaillent pas, ils s'amusent et rackettent.

Les deux jeunes victimes de la fusillade de fin d'année faisaient probablement partie de cette bande. D'ailleurs, le père d'une d'entre elles est agent de police... La fiabilité de cette dernière fait, depuis la tragédie, couler beaucoup d'encre. Son intervention, ce soir-là, c'est aussi le plus grand mystère de l'enquête : on ne sait toujours pas si, au moment où les portiers, agressés par les jeunes armés, ont ouvert le feu, pour se défendre, les policiers étaient déjà là, mais avaient peur d'intervenir, ou s'ils sont arrivés après la tragédie. Les membres du service de sécurité arrêtés et auditionnés immédiatement après l'incident, à la différence des agresseurs, défendent le premier scénario, la direction de police le second. Les clients des bars et discothèques ne font pas confiance à la police et... ils sont de plus en plus nombreux à s'armer. Le propriétaire de Neprakta klub envisage de déposer une plainte contre la police de Most. L'enquête est en cours et ses résultats devraient être rendus publics à la mi-janvier.

Auteur: Magdalena Segertová
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