Sombres prévisions pour l’économie tchèque

La Commission européenne a publié, lundi, ses prévisions sur le développement de l’économie dans les pays membres de l’Union européenne. Elles ne sont pas des meilleures pour la République tchèque et confirment les pronostics du Fonds monétaire international (FMI) et du ministère tchèque des Finances.

« L’Union européenne est en train de vivre les journées et les semaines les plus mauvaises de la récession économique. » C’est ce qu’a déclaré le ministre tchèque des Finances sortant, Miroslav Kalousek, en arrivant à la réunion de ses homologues des Vingt-sept, mardi à Bruxelles. Il a encore ajouté que l’arrivée d’une certaine stabilisation commence quand même à se faire sentir et que les premiers signes de la relance économique peuvent être espérés pour l’année prochaine. La Commission prévoit une baisse de la croissance économique des pays membres de l’Union européenne de 4 % pour 2009. La Tchéquie devrait se porter un peu mieux avec une baisse de seulement 2,7 %. Miroslav Kalousek est à peu près d’accord avec ces pronostics, qui rejoignent sensiblement ceux de son ministère et du FMI. Petr Zahradník, membre du Conseil national économique du gouvernement, les considère comme réalistes :

« Dans les grands pays comme l’Italie ou l’Allemagne, la récession touche le fond. Pour les pays de notre type, en ce qui concerne leur grandeur, un certain retard fonctionne encore et, bien que je ne pense pas précisément à la République tchèque, ces pays peuvent très bien vivre, dans le courant de 2009, une récession encore plus importante que ne l’indiquent les prévisions actuelles.»

Miroslav Kalousek,  photo: CTK
La Commission européenne prévoit aussi que la baisse de la croissance économique aura une forte influence sur le marché du travail, surtout dans la production. Le taux de chômage devrait être de 6,1 % cette année et de 7,4 % en 2010, contre 4,4 % en 2008. Les exportations seront les plus touchées avec une baisse de près de 12 %. Les experts européens annoncent une timide relance de l’économie tchèque, dans les 0,3 % pour 2010. D’après Pavel Sobíšek, de l’UniCredit Bank, les mauvais jours de l’économie européenne ne devraient pas continuer :

« L’avenir de l’économie tchèque se présente certes mieux que celui des économies des grands pays de l’Union européenne, mais en comparaison avec la Pologne et la Bulgarie, il est un peu plus sombre. Du fait de l’apparition de signaux annonçant la relance, ce sera probablement la dernière révision à la baisse des prévisions macroéconomiques. »

Une petite phrase prononcée à Bruxelles, mardi, par le ministre sortant des Finances, Miroslav Kalousek, en dit long pourtant : « Personne ne sait vraiment comment cela va évoluer ».