Retour aux valeurs "conservatrices" pour les chrétiens-démocrates tchèques?

Miroslav Kalousek et Cyril Svoboda, photo: CTK

Le KDU-CSL, parti des chrétiens-démocrates tchèques, a, depuis ce samedi, un nouveau leader. Miroslav Kalousek, élu par les délégués du congrès qui s'est tenu à Ostrava, remplace Cyril Svoboda, chef de la diplomatie tchèque. Une information d'Alena Gebertova.

Miroslav Kalousek,  photo: CTK
Le résultat du vote est plutôt surprenant. Les chances de Cyril Svoboda s'annoncaient effectivement plus grandes que celles données à ses trois rivaux, même si « l'aile » de Miroslav Kalousek pouvait se sentir assez forte, comptant sur tous les mécontents qui réclamaient un changement radical à la direction du parti, membre de la coalition gouvernementale. Le tout au moment où, selon les sondages, les intentions de vote pour les chrétiens-démocrates varient entre 7 et 8%, et où le parti ne cesse de perdre beaucoup de ses membres. Pour remédier à ce déclin, le nouveau leader chrétien-démocrate prône le retour aux valeurs traditionnelles, basées sur la famille et la campagne. C'est d'ailleurs à la campagne et dans les petites villes, moraves en particulier, que sont recrutés la plupart des sympathisants du parti.

L'élection de Miroslav Kalousek, président du groupe budgétaire au Parlement, aura-t-elle un impact sur la scène politique tchèque ? La plupart des réactions vont dans ce sens, notamment compte tenu du fait que le coeur de Kalousek bat nettement plus du côté de l'ODS, principal parti de droite en opposition, que celui de son prédécesseur. Miroslav Kalousek déclare pourtant son soutien à l'actuelle coalition gouvernementale, majoritairement social-démocrate:

Miroslav Kalousek et Cyril Svoboda,  photo: CTK
« Nous formons une partie solide de la coalition gouvernementale et nous soutenons les trois ministres chrétiens-démocrates qui y sont représentés. L'élection d'un nouveau chef du KDU-CSL traduit la volonté de mettre des accents sur les valeurs qui nous sont chères : nous sommes un parti conservateur, non socialiste, un parti chrétien ».

« Cyril Svoboda a dépassé, en quelque sorte, son temps », peut-on lire dans la dernière édition de l'hebdomadaire Respekt. C'est que, toujours selon le journal, il a transformé le parti des chrétiens-démocrates tchèques en une formation européenne, plus ouverte et plus moderne qu'elle ne l'était auparavant... Un pareil engagement se paye-t-il cher, en Tchéquie ?