Rejet du projet de peines plus modérées pour l'euthanasie

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La législation tchèque continuera de considérer l'euthanasie comme un meurtre passible de 15 ans de prison. Le projet du nouveau code pénal proposait d'introduire un paragraphe selon lequel « l'assistance à la mort volontaire » serait punie par 6 ans de prison, au maximum. Catégoriquement rejeté par les chrétiens démocrates qui le considèrent comme une légalisation de l'euthanasie, le paragraphe controversé ne figurera finalement pas dans le nouveau code pénal tchèque.

« L'adoption du code pénal est trop importante pour risquer son rejet à cause d'un seul point. C'est pour cette raison que nous avons décidé de le retirer », a expliqué le porte-parole du ministère de la Justice. L'élimination du paragraphe ne signifie pas pour autant la fin automatique du débat sur l'euthanasie. Plusieurs politiciens, dont le Premier ministre Jiri Paroubek, estiment que l'euthanasie devrait, à l'avenir, être légalisée en République tchèque. La contradiction entre respect de la liberté et respect de la vie constitue le point fondamental qui divise l'opinion publique.

Selon le docteur Dagmar Pohunkova, représentante tchèque au comité pour la bioéthique au Conseil de l'Europe, ce à quoi nous devrions nous intéresser en premier lieu sont les conditions dans lesquelles les patients meurent. Lorsque la mort d'un homme est précipitée, ce n'est pas pour lui un départ dans le calme et la réconciliation, mais dans le stress. Le plus important que l'on puisse faire pour les malades en phase terminale est de les accompagner jusqu'à la fin. Personne ne doit souffrir. La médecine moderne dispose des moyens efficaces pour maîtriser la douleur. La pratique dans l'Oregon, premier Etat à avoir légalisé l'euthanasie, a démontré que la raison première de la volonté de mourir des malades était d'ordre financier - ils ne veulent pas endetter leurs familles à cause des dépenses élevées liées au traitement de la douleur, affirme Dagmar Pohunkova.

Parmi les médecins tchèques en contact quotidien avec les mourants, pas un seul ne serait pour l'euthanasie, même s'ils prononcent un « mais » signifiant : ils admettent ce qui est appelé l'euthanasie passive, pratique consistant à l'arrêt progressif de certains traitements. Une exception toutefois, le chirurgien Pavel Pafko, bien connu pour avoir opéré Vaclav Havel, qui estime que si on aime quelqu'un, on ne veut pas qu'il souffre. Sa philosophie est que la liberté de décision est une valeur supérieure à toutes les autres.