Recensement 2011 : Prague vieillit et s’ouvre aux étrangers

Quelque 1 273 000 personnes vivaient à Prague en 2011. Ce nombre d’habitants, le plus élevé dans l’histoire de la capitale, a été annoncé, lundi, par l’Office tchèque des statistiques. Celui-ci continue de présenter les données issues du recensement effectué l’année dernière.

Photo illustrative: Štěpánka Budková
La population de Prague a augmenté de 104 000 personnes depuis le dernier recensement de 2001. Cette hausse s’explique essentiellement par le nombre croissant d’étrangers : ces derniers, majoritairement des Ukrainiens, des Russes et des Slovaques, représentent 14% de la population pragoise. Autrement dit, 40% du nombre total d’étrangers vivant en République tchèque résident dans la capitale, attirés par les possibilités d’emploi que celle-ci offre.

Autre résultat, quelque peu étonnant : la population de Prague est la plus âgée de toute la République tchèque. Professeur de démographie à l’Université Charles, Jitka Rychtaříková explique pourquoi :

Jitka Rychtaříková
« A Prague, la proportion des personnes âgées de plus de 65 ans est de 16%, tandis que dans le reste de la République tchèque, elle est d’environ 15%. Il y a plusieurs facteurs qui contribuent au vieillissement de la population pragoise : d’une part, nous assistons à une baisse de la mortalité chez les personnes âgées, d’autre part, nous voyons diminuer la proportion d’enfants. A Prague, l’indicateur conjoncturel de fécondité, qui représente le nombre d’enfants par femme, est le plus faible de tout le pays… »

Photo: Aaron Murphy / Stock.XCHNG
Toujours selon les statistiques les plus récentes, le degré d’instruction des Pragois serait le plus élevé de toute la République tchèque : un Pragois sur quatre aurait une formation supérieure… Une donnée qui ne surprend pas vraiment dans une ville où siège une douzaine d’universités. Jitka Rychtaříková ajoute une explication supplémentaire :

« Je ne crois pas que le nombre d’écoles supérieures dans la capitale joue un rôle important. J’explique ce résultat plutôt par un large choix d’offres d’emploi destinés aux diplômés de l’enseignement supérieur. »

Une des données relevées lors du recensement 2011 a été très remarquée par les médias nationaux (et elle sera sans doute encore largement développée dans la presse féminine) : pour la première fois de son histoire, la capitale tchèque comptait plus d’hommes célibataires que d’hommes mariés. Voici le commentaire de Jitka Rychtaříková :

« Cela est lié au fait que le niveau de nuptialité baisse partout et que l’âge du premier mariage est plus élevé que dans le passé. Cette tendance est particulièrement marquante à Prague. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le taux de divortialité n’est pas le plus élevé à Prague, car, selon les statistiques, les hommes ayant une formation supérieure divorcent moins fréquemment que les autres. »

Pour terminer sur un autre constat positif : le nombre de naissances hors mariage est relativement faible à Prague : 35% comparé à 50% dans le nord de la Bohême.