Réactions tchèques à la directive sur la libre circulation des services

Photo: Commission européenne

Le projet de directive sur la libre circulation des services au sein de l'Union européenne déposé en 2004 par la Commission Prodi vient d'être complètement réécrit par les députés européens. On note surtout l'élimination de son principal moteur, celui du « pays d'origine ». A sa place, une clause assez vague de libre circulation des services a été établie.

Zuzana Roithova
A noter encore que la directive concerne moins de services et que les services sociaux ont été exclus. Il y est dit clairement qu'elle n'affecte en rien le droit au travail. Quelle est la position des eurodéputés tchèques à l'égard de cette directive ? Pour Zuzana Roithova, représentant la démocratie chrétienne, l'adoption en première lecture du texte de la directive Bolkestein n'est qu'un gros compromis qui ne répond pas aux besoins actuels de l'Union européenne. Une grosse déception pour la vice-présidente de la Commission européenne pour le marché intérieur : l'abandon du principe du pays d'origine et l'institution d'une « règle de libre prestation des services », pleine de lacunes juridiques. Zuzana Roithova appelle tous les députés des nouveaux membres de l'Union à un maximum d'attention et une position unie, lors de la présentation en deuxième lecture de la directive. Elle a pourtant voté pour comme les deux députés sociaux-démocrates, dont Libor Roucek qui considère l'adoption de la directive comme un succès en expliquant pourquoi :

« C'est une très bonne nouvelle pour les prestataires de services en République tchèque et c'est le maximum que nous avons pu atteindre pour la République actuellement, alors que l'Europe est sous l'influence d'une vague de protectionisme. »

Photo: Commission européenne
Jan Zahradil, représentant le Parti civique démocrate, s'est abstenu lors du vote. Pourquoi ?

« C'est un compromis qui améliore, peut-être, la situation sur le marché des services de l'Union européenne. Pourtant, ce compromis est loin de nous satisfaire. »

De toute manière, la situation pour les prestataires de services tchèques sur le marché intérieur de l'Union ne s'est pas améliorée, en raison surtout de l'abandon du principe du pays d'origine et tous les eurodéputés tchèques se proposent d'adopter une position plus rigoureuse, lors de la deuxième lecture de la directive, pour que les services bénéficient d'un régime semblable à celui des marchandises, donc d'une plus grande liberté de circulation.