Quadriennale: le rendez-vous international des scénographes à Prague

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La Quadriennale de Prague se poursuit jusqu'à dimanche prochain au Palais des expositions. Un rendez-vous incontournable pour les scénographes du monde entier. Près de 4000 professionnels se réunissent dans la capitale tchèque pour cette 11e édition de l'Exposition internationale de scénographie et d'architecture théâtrale. Et nous avons rencontré Veronique Borboën, la commissaire du pavillon canadien :

« Notre présence à Prague est vraiment primordiale. Nous sommes en Amérique du nord, nous vivons dans une certaine isolation... Il se trouve que notre école de scénographie est extrêmement vivante. Nos scénographes professionnels sont très reconnus, mais nous devons absolument montrer que nous existons. C'est important que nous soyons ici pour que l'on se rende compte de l'importance de notre travail, autant au Canada anglais qu'au Québec - parfois un peu plus connu avec des gens comme Robert Lepage. Mais il y a beaucoup d'autres théâtres ; le théâtre est même plus important souvent que la musique au Canada. Nous luttons pour dire : 'nous sommes là !' »

La Quadriennale de Prague, c'est un événement majeur pour les scénographes ?

« Oui, pour tous les scénographes du monde. Notre difficulté est de prouver au gouvernement canadien que c'est un événement majeur. Je pense qu'ils ne comprennent pas l'importance de cette représentation pour les scénographes mais pour l'image du pays dans son ensemble. »

Quel est l'objectif des artistes qui viennent ici, à part montrer leurs derniers travaux ?

« C'est d'abord de voir les travaux de tous ces scénographes de près de 60 pays présents, les différentes façons de penser, le travail sur les matériaux et son évolution. Il y a des rencontres ici de manière informelle entre scénographes et avec des metteurs en scène aussi. Nous avons discuté avec la délégation française, qui n'a pas pu avoir de pavillon mais qui a envoyé des délégués, nous avons parlé de nos problèmes communs. Nous nous soutenons mutuellement. Il ne faut pas oublier que la scénographie est un métier relativement récent. Il y a à peine 50 ans que le mot existe, et donc nous devons faire nos marques et nous positionner à côté du metteur en scène, des auteurs. Il y a encore une longue marche à faire... »

Y a-t-il des pavillons d'autres pays qui vous ont marqué cette année ?

« On a tellement travaillé que je n'ai pas encore eu le temps de faire tout le tour, mais l'Estonie par exemple, et plusieurs autres pavillons m'ont étonnée. D'autres sont magnifiques, mais on se demande où se trouvent les scénographes... Et des fois cela nous donne des idées aussi, comme par exemple ceux qui ont eu l'idée d'apporter des costumes miniatures sur des poupées. A la base, il s'agit de montrer le travail et l'esprit d'un pays et la personnalité de différents scénographes. »

http://www.pq.cz/en

Photo: Stepanka Budkova