Pour sauver le cinéma

Les cinéastes tchèques sonnent l'alarme. Le cinéma tchèque est en danger car il n'est pas suffisamment soutenu par l'Etat. Dans un appel lancé par les cinéastes pour sauver le 7ème art, on peut lire : "La République tchèque se range parmi les pays dont le soutien apporté au cinéma est le plus faible. Si nous nous comparons aux autres pays européens, nous nous retrouvons même derrière la majorité des pays post-communistes.

Les cinéastes tchèques sonnent l'alarme. Le cinéma tchèque est en danger car il n'est pas suffisamment soutenu par l'Etat. Dans un appel lancé par les cinéastes pour sauver le 7ème art, on peut lire : "La République tchèque se range parmi les pays dont le soutien apporté au cinéma est le plus faible. Si nous nous comparons aux autres pays européens, nous nous retrouvons même derrière la majorité des pays post-communistes. Annuellement, le Fonds d'Etat de la cinématographie n'accorde au cinéma que 60 à 80 millions de couronnes, quelque 2 à 2 millions et demi d'euros." Les auteurs de l'appel considèrent cette somme comme tout à fait insuffisante et soulignent que cette situation ne leur permettra plus, à l'avenir, de réaliser des films d'art. Le cinéma tchèque serait donc condamné à se commercialiser et sombrerait inévitablement dans la médiocrité. Il serait impossible de tourner des films comme ceux de Trnka, Zeman, ou encore Forman, qui, dans le passé, contribuaient au rayonnement de la culture tchèque.

Dans leur initiative, les cinéastes ont trouvé un allié de taille - le ministre de la Culture, Pavel Dostal. Ce dernier envisage de soumettre au cabinet un projet de loi qui permettrait d'obliger tous ceux qui profitent du cinéma à contribuer au Fonds d'Etat de la cinématographie. Selon le projet, cinémas, distributeurs de vidéo et télévisions seraient obligés de verser au Fonds 3 % de leurs bénéfices, ce qui, annuellement, pourrait apporter à cette institution une somme supplémentaire de 300 millions de couronnes, quelque 10 millions d'euros. Bien que le ministre se déclare presque sûr que le cabinet adoptera ce projet soutenu par la majorité des cinéastes tchèques, le sort de la nouvelle loi est incertain. Déjà, le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, n'accepte le nouveau projet que partiellement, tandis que les responsables des télévisions privées et les distributeurs de vidéo y sont opposés. "Nous voulons décider nous-mêmes des projets auxquels nous participons financièrement, dit, ainsi, Petr Dvorak, directeur de NOVA, la plus importante télévision privée tchèque. Pourquoi aurions-nous à financer les films de nos concurrents?" Le débat devient donc de plus en plus animé et la nouvelle loi risque de provoquer un tollé à la Chambre des députés.