Plostina - une histoire volée

Le monument de Plostina, photo: CTK

Il y a cinquante-huit ans, le village de Plostina, en Moravie, a été rasé par les nazis. Après la guerre, les communistes se sont emparés de ce chapitre tragique de l'histoire de la commune.

Le monument de Plostina,  photo: CTK
Plostina, un petit village de montagne, situé non loin de Zlin, en Moravie du sud, n'oubliera jamais ce jour tragique. Le 19 avril 1945, un commando nazi envahit le village. Il cherche les partisans. Ne les trouvant pas, le commando rase le village. 27 habitants trouvent la mort dans des maisons incendiées.

Samedi dernier, une cérémonie a eu lieu au mémorial de Plostina. Y ont pris part des anciens membres de la résistance, des vétérans de la guerre, des scouts. Le défilé a été calme, de piété, aucun long discours. Mais dans une semaine, l'ambiance à Plostina changera radicalement. C'est le tour des communistes qui y organisent leur propre cérémonie... On attend l'arrivée de vingt autobus avec des sympathisans communistes. Un nombre négligeable, par rapport aux années précédant la chute du communisme, où les « festivités de paix » réunissaient habituellement autour de 13 000 personnes. Hommes politiques, pionniers, membres de l'Union socialiste de la jeunesse, officiers soviétiques dans leurs uniformes couverts de médailles, tous ceux qui aidaient à créer une légende déformée de la tragédie de Plostina. A l'époque, les communistes se sont appropriés la tragédie de Plostina, tout en l'adaptant à leurs propres objectifs politiques. Ainsi, on pouvait lire dans les manuels d'histoire que Plostina était le lieu de l'héroïsme des partisans tchèques et slovaques, sous le commandement de l'Armée rouge. En réalité, les partisans ne combattirent pas les nazis qui étaient en supériorité numérique. Plus tard, en plus, les communistes ont libéré, en cachette, le commandant de l'attaque, Werner Tutter, qu'ils avaient engagé dans le service d'espionnage en Allemagne.

Le sort tragique de la commune de Plostina est entré, aussi, dans la littérature. L'écrivain slovaque Ladislav Mnacko l'a décrit dans son roman « La mort se nomme Engelchen », porté, plus tard, à l'écran.

Auteur: Astrid Hofmanová
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