Pas de transmission en directe du procès Srba à la télévision

Le procès de Karel Srba ne sera pas transmis en direct à la télévision comme décidé initialement par la Cour suprême de Prague. Exposé de la controverse sur cette diffusion avec Omar Mounir.

Un bref rappel de l'affaire Karel Srba. Il s'agit d'un ancien Secrétaire général du ministère des A.E., accusé d'abord et condamné ensuite par le tribunal de Ceské Budejovice en Bohême du Sud, à huit ans de prison pour avoir commandité l'assassinat d'une journaliste de Mlada fronta Dnes, Sabina Slonkova, qui enquêtait sur ce qui serait des actes de malversation de Srba dans des marchés publics et trouvait suspecte sa situation de fortune.

C'est l'appel contre cette décision qui conduisit Serba en ce mois d'octobre devant la Cour suprême de Prague. Une première, la cour autorise la chaîne n°1 de la Télévision tchèque à transmettre en direct le procès, ce qui va soulever un tollé de réactions contradictoires et d'abord, celle du président de la République, Vaclav Klaus, qui a déclaré craindre que l'affaire ne se politise. Le Premier ministre, Vladimir Spidla, pour sa part, s'est placé sur le terrain sentimental pour émettre son jugement.

Karel Srba,  photo: CTK
"Il existe un genre télévisuel que je n'aime pas et qu'on appelle soit Big Brother, soit Reality show, et, à mon avis, c'est quelque chose comme ça".

Le premier à ne pas être d'accord avec cette transmission est l'intéressé lui-même, Karel Srba. "Je considère, a-t-il dit, que c'est une menace de mon droit à un procès équitable et je pense que la décision du juge risque d'être influencée".

Pour certains hommes politiques, la transmission en direct risquerait d'influencer le comportement les acteurs au sein de la salle d'audience. Une seule voix pour ainsi dire a été favorable, dans la classe politique, à cette transmission, celle de la députée Vlasta Parkanova, qui se trouve être une ancienne ministre de la Justice et qui dit n'avoir pas le moindre doute sur le caractère éthique de la décision de la Cour dont elle admire le courage.

A la Télévision tchèque, on est pour la transmission en direct, estimant qu'il s'agit d'une affaire d'intérêt général, qui ne saurait rester entre quatre murs ; on n'y voit pas non plus comment cette transmission pourrait influencer les juges.

Le Conseil pour les émissions de la Radio et la Télévision ne s'est pas encore prononcé sur cette question. Son président, Petr Pospichal, a cependant renvoyé au point de vue du Conseil des ministres des Etats membres du Conseil de l'Europe, selon lequel la transmission en direct ne saurait être possible que si la loi l'autorise ou que la Cour a compétence pour la permettre.

C'est sans doute cette opinion qui a prévalu dans la décision de la Cour suprême, ce jeudi matin, d'interdire la transmission en direct et de n'autoriser que le reportage.

Auteur: Omar Mounir
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