Partenariat entre les mémoriaux d’Izieu et de Terezín

Photo: Maison d'Izieu

La Maison d’Izieu en France, le mémorial des enfants juifs exterminés, s’est associée avec le mémorial de Terezín en République tchèque pour un programme pédagogique. Geneviève Erramuzpé est la directrice du mémorial d’Izieu, fondé là où 44 enfants et 7 adultes juifs ont été arrêtés puis déportés en 1944. Elle a parlé de ce projet franco-tchèque au micro de Radio Prague.

Photo: Maison d'Izieu
« Les enfants qui sont venus à Izieu étaient des enfants juifs qui venaient de toute l’Europe. Il y a eu des enfants dont les parents venaient de Bohême-Moravie. C’est une histoire européenne, Izieu est un petit symbole d’une histoire beaucoup plus vaste, qui n’est pas qu’une histoire locale. En plus de cela, la place des enfants est centrale : à Terezín, quand on voit les dessins des enfants, qui sont aussi exposés à Prague dans la synagogue Pinkas, il y a quelque chose d’extrêmement fort. »

« Au mémorial d’Izieu nous nous intéressons déjà depuis quelques années à la République tchèque et à son histoire. Nous avons approché nos collègues du mémorial de Terezín pour leur demander si on ne pourrait pas faire un projet commun de formation pour des enseignants avec des bourses européennes. »

De quand date cette initiative ?

Photo: Maison d'Izieu
« Les premiers contacts datent de 2006 et la première réalisation était en 2010. La prochaine université d’été aura lieu du 19 au 26 août prochain e tle projet est désormais régulier. C’est un projet dans lequel on voudrait introduire l’histoire juive de Bohême-Moravie, l’histoire du ghetto de Terezín bien sûr, mais aussi l’histoire du pays en général après 1918 pour connaître la culture tchèque. »

« Dans ce séminaire bilingue on a la chance d’avoir des jeunes historiens tchèques. On vient avec des enseignants en majorité français mais les intervenants sont d’ici, pour qu’on découvre aussi la recherche historique contemporaine. C’est un travail qui se fait beaucoup sur le site, avec beaucoup de visites, aussi à Prague. Nous avons rencontré un très grand écrivain tchèque, Ivan Klima, interné dans le ghetto de Terezín, à qui nous avions demandé de témoigner l’année dernière. Et cette année on voudrait aussi inviter Laurent Binet, qui ne le sait pas encore, mais on va le joindre prochainement. »