Palmarès « équilibré » pour les Lions tchèques

Karel Roden, photo: CTK

Les Oscars à Hollywood, les Césars à Paris. Et à Prague, le rendez-vous annuel des récompenses aux meilleurs films de l’année passée, c’est la cérémonie des Lions tchèques. Bilan et résultats du cru 2008.

Čestmír Kopecký,  photo: CTK
Un palmarès équilibré. La plupart des commentateurs s’accordaient sur ce bilan au lendemain de la cérémonie des Lions tchèques, la grand-messe annuelle du 7e art en République tchèque. Sans grande surprise, c’est l’adaptation par Petr Zelenka des Frères Karamazov, favori avec huit nominations, qui a été consacré ‘film de l’année 2008’. Un film au format très particulier, puisqu’il a repris la version théâtrale du roman, jouée au théâtre de Dejvice comme le rappelait le producteur Čestmír Kopecký :

« Petr Zelenka a été subjugué par la pièce de théâtre et il a voulu la filmer. Mais filmer la pièce au théâtre c’est très difficile. Et d’un autre côté, ce n’était pas possible de le faire comme un film classique, car les acteurs jouent de manière ininterompue et c’est impossible à capter. »

Karel Roden,  photo: CTK
Mais les autres longs métrages nominés pour l’année 2008 ont tous été également récompensés... Tobrouk, un film consacré aux soldats tchécoslovaques en Afrique du Nord pendant la deuxième guerre mondiale : meilleure bande-son et meilleure bande originale. Meilleure actrice pour Zuzana Bydžovská dans la coproduction franco-germano-tchèque L’instituteur de campagne et meilleur acteur pour Karel Roden qui interprète le Garde No 47. Les Enfants de la nuit, déjà remarqué à Karlovy Vary, ou la superproduction sur la comtesse sanglante Bathory, également, tous sont repartis avec une ou plusieurs statuettes.

Cette année, les Lions tchèques récompensaient également pour la première fois des documentaires. Citoyen Havel, le documentaire inachevé de Pavel Koutecký, est sorti vainqueur... Et Miroslav Janek qui a fini le documentaire n’a pu s’empêcher en recevant le prix d’insister sur le fait qu’enfin, on se soit rendu compte que les documentaires sont aussi des films. CQFD.

Les Frères Karamazov
On peut se demander, à l’issue de la cérémonie des Lions tchèques, si ce palmarès « équilibré » est le signe que l’année 2008 a été celle d’une bonne récolte en films tchèques. Le quotidien Hospodářské noviny préfère y voir des différences plus marquées dans les appréciations esthétiques du jury.

Une chose est sûre, le public tchèque continue à remplir les salles, avec pour près de 320 millions de couronnes de billets vendus en 2008. Et l’an dernier, 26 longs métrages tchèques ont été projetés dans les salles de cinéma de tout le pays. Car question cinéma, Tchèques et Français ont un point commun : ils comptent parmi les publics les plus friands de leurs films nationaux, avant les productions étrangères...