Ouverture des Mondiaux de ski nordique à Liberec dans une relative indifférence

Photo: CTK

Les 50es Championnats du monde de ski nordique s’ouvrent, mercredi soir, à Liberec. L’élite mondiale du ski de fond, du saut à ski et du combiné nordique sera réunie jusqu’au 1er mars en Bohême du Nord pour ce qui constitue la plus importante manifestation sportive jamais organisée en République tchèque. Mais le faible engouement du public, l’organisation et le financement pour le moins controversés de l’événement douchent quelque peu l’enthousiasme qui devrait accompagner ces Mondiaux.

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Au total, ce sont plus de 50 millions d’euros que l’Etat tchèque a injectés dans la construction des sites sportifs et plus largement dans l’organisation de ces championnats. Initialement, pourtant, lors de la désignation de Liberec comme ville organisatrice par la Fédération internationale de ski, aucun financement public n’était prévu. Dans le contexte de crise économique actuelle et de hausse du chômage, le public tchèque ne reste forcément pas insensible à cette promesse non tenue. Et ce d’autant moins qu’ils sont aujourd’hui nombreux à douter des réelles retombées positives de cet important investissement sur le sport tchèque et la région de Bohême du Nord.

Comme trop souvent lorsqu’il s’agit de l’organisation d’un événement international d’ampleur en République tchèque, ce n’est pas là le seul point négatif qui a précédé l’ouverture de ces Mondiaux. Mais l’heure est désormais venue de s’intéresser à l’aspect sportif : ce sont donc plus de 660 skieurs en provenance de 61 pays qui participeront aux différentes épreuves, parmi lesquelles, pour la première fois dans l’histoire des Mondiaux de ski nordique, un concours de saut à ski féminin. Les Tchèques, eux, espèrent surtout ne pas finir bredouilles. La présidente du comité d’organisation, Kateřina Neumannová, encore championne du monde en titre du 10 kilomètres style libre, se veut même résolument optimiste :

Kateřina Neumannová,  photo: CTK
« Personnellement, je parie sur au moins deux médailles. A l’exception du ski de fond féminin, où nous pouvons difficilement espérer un podium, les Tchèques ont des chances dans pratiquement toutes les disciplines. Les principaux espoirs reposent bien entendu sur les épaules de Lukáš Bauer en ski de fond, mais il y a aussi le relais masculin, voire les sprints. Pour ce qui est du combiné nordique, les épreuves ressemblent toujours un peu une loterie, mais les garçons ont prouvé ces dernières semaines qu’ils étaient en très bonne forme. Enfin, même en saut à ski, si les conditions météorologiques optimales sont réunies, nous pouvons espérer une médaille. C’est pourquoi je suis convaincue que nous ne resterons pas sans médaille. »

Lukáš Bauer,  photo: CTK
Sans surprise, le principal prétendant tchèque à une médaille est donc Lukáš Bauer, vainqueur la saison dernière de la Coupe du monde de ski de fond. Pour lui, vendredi sera le jour J avec le 15 kilomètres style classique, sa distance et son style préférés :

« J’ai attaqué la saison en sachant que les Mondiaux de Liberec constituaient le point fort de ma saison. Je pense que cela n’est pas seulement valable pour moi, mais aussi pour l’ensemble des skieurs tchèques. Mes résultats en Coupe du monde depuis le début de saison n’ont peut-être pas répondu aux attentes des médias et du public, surtout par rapport à ma victoire au classement général la saison dernière, mais c’était plus ou moins prévu dans mon programme. J’ai suivi une dure préparation avec pour objectif d’arriver à Liberec au meilleur de ma forme. »

Les autres « médaillables » potentiels sont Pavel Churavý en combiné nordique, voire Jakub Janda ou Roman Koudelka en saut à ski.