Où se situe le seuil de pauvreté?

Photo: Comission européenne
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Tandis que des centaines de Pragois ont participé, ce dimanche, à la Marche contre la faim, les résultats d'une enquête sur les Tchèques qui sont ou se croient pauvres ont également été publiés. Il s'avère que les critères définissant la pauvreté sont bien différents selon les pays et les points de vue.

Photo: Comission européenne
17 % de Tchèques n'arrivent pas à boucler les fins du mois et se considèrent donc comme pauvres. Toutefois, selon une étude réalisée par l'Institut du travail et des affaires sociales, en réalité, il n'y aurait en République tchèque que 8 % de citoyens dont les revenus se situent en dessous du seuil de pauvreté évalué en Tchéquie à 4300 couronnes (quelque 143 euros). Pourquoi cette différence entre le nombre de pauvres véritables et le nombre de ceux qui se prennent pour tels? Il s'avère que cela est dû à de nombreux aspects subjectifs. Les sociologues estiment que c'est la conséquence d'un tournant historique : après la longue période des revenus nivelés et uniformisés sous le communisme, on a assisté à une différentiation fulgurante des salaires et des frais de la vie, notamment dans le domaine du logement. En plus, on est de plus en plus exposé à la publicité et poussé à la consommation, ce qui provoque la frustration d'une partie de ceux qui manquent de moyens pour obéir à cette pression. Il est néanmoins évident, que la cause la plus importante de la pauvreté véritable et de la pauvreté subjective est le chômage.

Parmi les catégories les plus menacées par la pauvreté en République tchèque, il y a les familles nombreuses (avec trois enfants et plus), les familles incomplètes où la mère reste seule avec ses enfants, les jeunes de moins de 18 ans et les retraités. Cependant, en Tchéquie les retombées de cette situation sont considérablement atténuées par le système de prestations sociales. Ces prestations se montrent efficaces surtout dans la lutte contre la pauvreté des retraités et des jeunes, et leur efficacité est beaucoup moins évidente dans la catégorie des familles incomplètes.


La Marche contre la faim,  photo: CTK
La pauvreté indéniable et indiscutable sévit cependant encore dans de nombreux pays du monde, et notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. 200 000 personnes dans 80 pays ont participé, dimanche, à la Marche contre la faim. Quelques 500 manifestants ont marché également dans les rues de Prague. L'objectif de leur action? Rappeler que la famine dans de nombreux pays frappe aussi les enfants. On estime en général que les organisateurs de la Marche contre la faim pourraient collecter de par le monde au total quelque 3 millions d'euros.

Petr Chvatal, directeur de la société de logistique TNT et organisateur pragois de la Marche, précise comment ces moyens seront utilisés: "Cette somme sera accordée à la réalisation d'un programme en vue du soutien à la nutrition des enfants qui vont à l'école. Pour trouver une solution au problème de la faim, il nous faut non seulement assez de moyens et un soutien dans le monde entier, mais nous devons être aussi suffisamment informés sur les possibilités de le résoudre, on a besoin d'une instruction également dans les pays où ce problème existe. L'instruction et le soutien financier, voilà deux choses qui peuvent apporter une solution à ce problème."

Selon Petr Chvatal, nous avons un grand excédent de blé qui pourrait sauver la vie de beaucoup d'affamés, mais nous manquons de moyens pour l'expédier dans les pays où l'on en a besoin. C'est pourquoi la société TNT et des organisations humanitaires se sont associées pour organiser la Marche.