Mobilisation sociale contre la politique d’austérité du gouvernement

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Journée de manifestation mardi à Prague : 40 000 à 45 000 personnes ont défilé pour exprimer leur refus de la politique du gouvernement de baisser les salaires de la fonction publique. Le gouvernement a quant à lui affirmé qu’il ne reviendrait pas sur ces mesures.

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Une baisse de 10 à 43% des salaires de la fonction publique : tel est le projet gouvernemental qui a rassemblé hier contre lui 40 000 à 45 000 personnes dans les rues de Prague. Parti à 10h du parc de Letná, le cortège est passé par le ministère de l’intérieur pour arriver en milieu de journée place Jan Palach. Principalement affectés par ces baisses, pompiers, policiers, docteurs, infirmiers étaient présents pour dénoncer cette politique de rigueur. Un pompier de Prague explique les raisons de sa mobilisation :

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« Si j’accepte cette baisse de 10% sur mon salaire, l’avenir sera très incertain, d’autant qu’ils veulent aussi baisser le tarif de base. Deuxièmement, personne n’a encore été capable de faire part d’une vision d’avenir grâce à ces économies : que va-t-on faire de cet argent ? A quoi va-t-il être utilisé ? Ils n’ont pas de vision d’avenir, ils veulent juste appauvrir les fonctionnaires. »

Pour faire face au déficit grandissant du pays, le gouvernement a annoncé que les employés devraient accepter une baisse de leur salaire s’ils veulent éviter que les effectifs soient réduits. Les syndicats qui refusent que les fonctionnaires paient pour un déficit dont ils ne seraient pas responsables, proposent au contraire que le gouvernement augmente les taxes. Le président de l’Union syndicale de Bohême-Moravie Jaroslav Zavadil a aussi averti le gouvernement que la contestation se poursuivrait s’il ne revenait pas sur ses décisions:

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« Nous ne menaçons personne, nous voulons simplement attirer l’attention du gouvernement et des parlementaires que nous allons nous battre pour nos acquis. Préparez-vous à la poursuite du combat. Il y aura d’autres mobilisations. C’est mon défi ».

Mais le gouvernement s’est montré ferme sur tout remise en cause de la baisse des salaires. Selon le ministre de l’économie Miroslav Kalousek, ces baisses sont nécessaires et seront encore plus dures si elles sont remises à plus tard. Le premier ministre Petr Nečas a quant à considéré que ces changements devraient aussi permettre d’augmenter la performance des fonctionnaires :

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« Il faut mettre l’accent sur davantage d’efficacité dans le secteur public. La qualité du travail doit être davantage mise en valeur que la quantité. L’automaticité des salaires empêche le développement de l’efficacité ».

Le président de la République Václav Klaus a lui aussi soutenu l’action du gouvernement, allant jusqu’à déclarer que « les gouvernements dans le monde entier coupent les dépenses et de nombreux pays européens ont adopté des mesures d’austérité plus sévères ». Si les plans d’austérité ont été entrepris dans toute l’Europe, il s’est surtout traduit par un gel des salaires, comme en Grèce ou au Portugal. Seuls des pays beaucoup plus touchés par la crise que la République tchèque ont procédé à une baisse des traitements des fonctionnaires allant de 5 à 15% en Irlande ou de 25% en Roumanie.

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Alors que le gouvernement tchèque doit adopter aujourd’hui le budget pour l’année 2011, syndicats et associations ont annoncé qu’une nouvelle mobilisation pourrait avoir lieu le 15 octobre.