Madrid : une leçon de »solidarité européenne » pour la Tchéquie

Photo: CTK

Des signes de solidarité avec le peuple espagnol et le renforcement des mesures de sécurité... Les répercussions des attentats terroristes à Madrid par Alena Gebertova.

Photo: CTK
Le son des sirènes et l'observation de trois minutes de silence. La République tchèque, elle aussi, a rendu hommage, ce lundi à midi, aux victimes des attentats terroristes à Madrid. En plus, les Pragois peuvent exprimer leur solidarité en signant les livres de condoléance qui sont à la disposition à l'Ambassade espagnole de Prague ou en participant à une messe dédiée aux victimes qui sera célébrée, ce mardi, à l'église Saint-Thomas de Prague. En ce qui concerne les représentants tchèques, ils ont unanimement condamné les attaques terroristes - on l'a dit, les qualifiant de crimes inexcusables ou encore d'assassinats. On ne les a pas vus, pourtant, rejoindre ceux de leurs confrères européens, venus participer à la grande manifestation anti-terroriste, vendredi soir à Madrid. Une explication de Martin Plichta, correspondant du Monde à Prague.

« Je pense que c'est lié à un problème de formation politique de cette classe qui dirige la République tchèque et qui n'a pas toujours les bons gestes au bon moment pour marquer ses prises de position. Je ne pense pas que la République tchèque soit moins européenne que les autres. Dans son comportement cela peut apparaître et c'est fort dommage, parce que le gouvernement n'est pas bien sûr favorable au terrorisme, donc il aurait pu le marquer de manière plus claire ». En outre, les réactions des représentants tchèques n'ont pas été immédiates... « C'est la traditionnelle prudence ici, héritée de l'ancien régime communiste où l'on mettait souvent même des jours avant de prendre une décision ou de réagir à un événement et c'est vrai que cette situation montre une certaine faiblesse de la classe politique qui manque d'assurance et surtout de réactions saines et naturelles et qui toujours a tendance à mesurer et calculer ses pas avant de réagir ».

Des signes de solidarité avec le peuple espagnol,  photo: CTK
D'un autre côté, les jeunes Tchèques qui font actuellement des études à Madrid, n'ont pas manqué l'occasion de se mêler à la foule des manifestants. Jan, étudiant en histoire dans le cadre du programme Erasmus, nous a confié ses impressions.

« Au début, un certain accablement pesait sur la manifestation. Celle-ci a été bien différente de ce que l'on peut connaître ailleurs. C'est dû certainement aux strictes mesures de sécurité qui l'accompagnaient - par exemple les hélicoptères n'arrêtaient pas de tourner au-dessus de nos têtes. Je pense que les étudiants, et pas seulement ceux du pays, ont assisté en masse à la manifestation. Effectivement, tous mes copains étaient là. Les gens ne savaient pas d'abord quoi scander. Mais, au fur et à mesure, on s'est détendu et criait, par exemple, « Nous étions tous dans les trains» ou encore « Qui était-ce », une réaction au fait que le Ministère de l'Intérieur n'a pas fourni suffisamment d'informations sur l'enquête en cours ».

Le Ministre tchèque de l'Intérieur, Stanislav Gross, affirme de son côté ne posséder aucune information sur la préparation d'une éventuelle attaque terroriste contre la République tchèque. Ceci dit, la surveillance policière sera, désormais, renforcée dans plusieurs endroits précis du pays, notamment aux frontières et dans les aéroports. Les autorités tchèques envisagent également de rendre plus sévères les conditions d'obtention de visas pour les ressortissants des pays considérés à risques.