L'uranium tchèque de plus en plus convoité

Dolni Rozinka, photo: Vaclav Vasku, Greenpeace

La société australienne Uran Limited souhaite pouvoir prospecter et faire des études du sous-sol en République tchèque pour connaître la quantité d’uranium qui s’y trouve encore. Mais elle se heurte au refus de la population et des représentants des communes concernées, malgré d’importantes sommes débloquées pour influer sur leur décision.

800 000 couronnes par an, environ 35 000 euros, c’est la somme promise par la société Uran Limited à chaque commune qui accepte que des études soient réalisées sur son territoire.

L’une des régions concernées est la Vysočina, le Plateau tchéco-morave, au centre du pays, pas très loin de la dernière mine d’uranium encore en activité en République tchèque. Le gouvernement a d’ailleurs récemment décidé de prolonger l’activité de cette mine de quelques années. L’argument financier a été décisif, les cours de l’uranium sur le marché mondial s’étant envolés.

Mais l’argument financier n’a pas été suffisant pour convaincre les représentants des communes de Polná et de Jamné. La mairie de Věžnice devrait quant à elle se décider d’ici le mois prochain. Jeudi, le ministère de l’Environnement avait organisé une rencontre entre toutes les parties dans la ville de Jihlava.

Les représentants du ministère ont fait comprendre qu’eux non plus n’étaient pas favorables à ces prospections, contrairement au ministère de l’Industrie et du Commerce, qui soutient l’initiative de la firme australienne, (la firme australienne Uran Limited) qui est également intéressée par un autre gisement d’uranium près de la commune de Brzkov. Cette dernière n’a pas encore donné de réponse à la demande formulée en 2007.

Pour le maire de Polná, ce serait tout simplement « une catastrophe pour la commune », qui est au centre d’un triangle où les Australiens aimeraient forer.

Kates Hobbs, directrice exécutive d’Uran Limited citée par le quotidien Hospodářské noviny, tente de convaincre en promettant de l’argent mais aussi en mettant en avant les technologies modernes qui, selon elle, n’ont pas de retombées sur l’environnement. Et de préciser que si sa société s’intéresse tellement à la République tchèque, c’est avant tout pour les réserves d’uranim dont elle dispose mais aussi pour les experts locaux qui ont une longue expérience.

Rappelons qu’en termes de tonnes d’uranium déjà extraites dans le monde, la République tchèque arrive en septième position. Dans les deux régions où les Australiens veulent prospecter, il y aurait encore près de 10 000 tonnes d’uranium. Au cours actuel, cela représenterait plus d’un milliard et demi d’euros.