L'Union de la jeunesse communiste menacée d'interdiction par le ministère de l'Intérieur

De façon récurente, la question d'une éventuelle interdiction du Parti communiste tchèque revient animer la scène politique. Mais, alors que le parti représente la troisième force politique à la Chambre basse, aujourd'hui il semble que ce soit les jeunes communistes qui pourraient à l'avenir faire l'objet d'une interdiction.

Selon le ministère de l'Intérieur, l'Union de la jeunesse communiste (KSM) ne respecte pas la loi sur les associations et pourrait en conséquence se voir retirer son statut. Radka Kovarova est la porte-parole du ministère :

« Nous avons commencé à nous pencher sur ce cas à l'initiative de la police. La raison principale est le non-respect du statut d'association civique. Si l'Union de la jeunesse communiste a le statut d'association, alors elle ne peut exercer aucune activité politique. »

Le programme des jeunes communistes parle notamment de révolution anti-capitaliste dont le but final est l'avènement d'une société communiste. Et Leur président Milan Krajco ne compte pas se laisser faire :

« D'abord, c'est étrange que le ministère de l'Intérieur agisse d'une manière aussi sévère envers nous, et pas envers d'autres organisations de jeunes ou d'autres partis politiques, qui ne sont pas moins politiques que nous. Nous allons étudier la lettre que nous avons reçu du ministère avec nos avocats, et envisageons de nous défendre juridiquement. »

Forte de 500 membres, l'Union a déja fait savoir qu'en aucun cas elle n'entendait modifier son programme. Son secrétaire, Zdenek Stefek, a affirmé qu'entrer dans l'illégalité était une option envisageable. « S'ils nous interdisent, nous continuerons à fonctionner illégalement, comme le font bien d'autres organisations, souvent de gauche », a déclaré Stefek au quotidien Lidove noviny avant de conclure que « la seule différence, c'est qu'on ne pourra plus demander de subventions, mais de toutes façons, on n'en a jamais obtenues ». Pour l'ancien président des jeunes communistes, la démarche du ministère a des motifs politiques et pourrait être une première étape vers l'interdiction du Parti communiste, qui a d'ailleurs mis ses avocats à la disposition du KSM.