Les Touffes Krétiennes, « fanfare pas très catholique », en tournée en République tchèque

Photo: www.lestouffeskretiennes.com

Pour la troisième année consécutive, la « fanfare pas très catholique » des Touffes krétiennes est venue enflammer le public pragois, jeudi soir, à Mala Strana. Le lendemain de leur prestation, ils ont confié leurs impressions sur leur performance de la veille et sur le public tchèque.

Les Touffes krétiennes est un collectif de musiciens qui appartiennent, au départ, à d'autres groupes français plus ou moins connus. Conick, le saxophoniste baryton, nous présente cette formation un peu déjantée :

« Les Touffes krétiennes est un groupe qui existe depuis quelques années et on est une douzaine, enfin ça dépend, c'est un collectif et c'est composé avec des gens des Fils de Teuhpu, des babylon Circus, des Hurlements d'Léo, des Pellos, des Ouiches lorraines, des Bartabs (Bartab sans son orchestre)...un collectif de gens et ce sont les spécialistes de la fête. »

Effectivement, la Baracnicka Rychta a fait salle comble et l'energie communicative de ce collectif fanfaraonique à géométrie variable -comme ils se définissent eux-même- a vite fait son effet. Un peu fatigués après leurs concerts à Litomerice et Liberec, ils ont réussis à se dépasser grâce à un public euphorique, comme nous le commentent trois des membres du groupe :

« Je pense que tout le monde avait vraiment envie de faire la fête hier, vraiment. On était un peu fatigué parce que ça fait trois jours qu'on est sur le truc et ça c'est super bien passé. En fait c'est le public, je pense, qui nous a ammené où on est arrivé. » « Les gens ont kiffés. Ils ont pas l'habitude d'entendre cette musique là. Ils hallucinent un petit peu, l'énergie que ça donne, ils arrivent pas trop à comprendre. En même temps ils bougent et du coup, à la fin de la soirée, ils sont là, ils se sont lâchés à mort, ils sont super contents, ils disent : oh dis-donc, d'habitude le public ne bouge pas mais alors là, les gars, très fort.» « A chaque fois, c'est magnifique, c'est toujours blindé à craquer, et on est toujours très content de venir ici.»

Malgré quelques mésaventures pendant leur séjour -vol de voiture à Plzen, arnaque des taxis pragois, les musiciens des Touffes n'ont pas perdu leur enthousiasme et espèrent revenir rapidement à Prague. Ils ont aussi rendu hommage, non sans humour, au groupe tchèque Ahmed ma hlad qui a assuré leur première partie, et nous ont fait part de leurs remarques sur les Tchèques qu'ils ont pu rencontrer.

Ils devraient tourner en France. Et ils nous ont ramené plein de public qui ne nous connaissait pas, c'était surtout sympa de leur part. Y'a plein de gens qui venaient pour les voir eux, en fait, qui s'attendaient pas du tout à ce qu'on allait balancer derrière, et qui étaient « vachement » contents. Maintenant, ils viendront nous voir nous et eux ils iront plus les voir. » « Les Tchèques, ils ont une culture par rapport à la culture française, par rapport à nous qui ne connaissons rien à la culture tchèque. Honnêtement, de tous les gens que j'ai rencontrés, ils connaissent l'histoire de France, tout ça. C'est respect pour la culture et pour votre intérêt pour la culture française. »

C'est avec une reprise de « Salut les amoureux » de Joe Dassin improvisée par les Touffes krétiennes pour les auditeurs de Radio Prague, que nous attendrons donc leur prochain passage à Prague.