Les révoltes mondiales au programme du festival One World

Du 6 au 15 mars se déroule comme chaque année à la même période, le festival Jeden Svět ou One World. Ce festival de films documentaires sur les droits de l’homme est l’un des grands rendez-vous du grand écran de l’année culturelle tchèque. Pour cette 14e édition, le festival tourne autour du thème « Protestations, troubles, révoltes ».

Depuis ses débuts il y a quatorze ans, le festival One World n’a cessé de grandir et d’élargir ses activités. Conçu au départ par l’ONG Clověk v tísni-People In Need afin de rapprocher le grand public des problèmes liés au respect des droits de l’homme One World est aujourd’hui un festival qui est présent dans des dizaines de villes de République tchèque, mais aussi hors de ses frontières. Il s’accompagne par ailleurs d’un travail pédagogique au sein des écoles, de même qu’il se veut depuis cette année une plateforme de rencontre entre les professionnels du cinéma.

Chaque année, un nouveau thème anime le festival. Un thème souvent brûlant de l’actualité. Hana Kulhánková est la directrice de One World, elle détaille le thème 2012 « Protestations, troubles, révoltes » :

Hana Kulhánková
« Nous nous sommes inspirés des événements actuels, de ce qui se passe depuis au moins un an aux quatre coins du monde. Les révolutions ont commencé dans les pays arabes et se sont déplacés de pays en pays. De l’autre côté du monde, comme en Espagne, en Grèce, des mouvements de protestation ont également vu le jour, motivés par d’autres raisons que dans les pays arabes. Nous nous sommes dit que nous ne pouvions pas ignorer ces grands bouleversements mondiaux. »

Le festival One World n’entend pas montrer uniquement des films documentaires sur les problèmes sociaux, les failles démocratiques et dissidences politiques dans de nombreux pays du monde. Le festival entend également toucher les décideurs par ces projections. Comme chaque année depuis six ans, One World se déplace mi-mai à Bruxelles, et cette année, directement là où les choses bougent. Hana Kulhánková :

Photo: One World
« Tous les ans, nous projetons à Bruxelles une sélection de ce qui a été montré à Prague. Nous les choisissons de telle façon qu’ils résonnent avec la politique européenne. Nous voulons que ces films soient une source d’inspiration pour les fonctionnaires et les politiques européens. Cette année, nous pouvons montrer ces films au Parlement européen, ce qui est formidable, c’est là que tout se passe. Nous sommes convaincus que la rencontre des acteurs européens et des activistes que nous invitons peut améliorer les choses dans d’autres pays. »

Comme tous les ans, le festival One World remet le prix Homo Homini à des activistes ou défenseurs des droits de l’homme. Cette année, ce prix revient aux médecins syriens qui travaillent clandestinement et au péril de leur vie, pour soigner les blessés des manifestations actuelles contre le régime de Bachar el-Assad.

Šimon Pánek
De nombreuses sections, compétitives ou pas, proposeront 106 films issus de 44 pays. Une section particulière retracera cette année les 20 ans d’histoire de l’ONG People In Need, qui chapeaute le festival. People In Need, c’est un notamment homme, Šimon Pánek, celui qui a fait de l’organisation la plus importante ONG d’Europe centrale. Hana Kulhánková :

« Nous nous sommes dits qu’il serait bien de fêter ces vingt ans d’existence dans le cadre du festival One World. Nous avons donc préparé un programme spécial sur le site web de la Télévision tchèque : à côté d’un résumé des activités de People In Need sur vingt ans, les spectateurs pourront aussi visionner des films sur l’ONG, depuis le début jusqu’à nos jours. On peut voir comment l’ONG est devenue une énorme organisation. »

De nombreux films seront donc à voir pendant les dix jours du festival. Pour plus de détails sur le programme : www.jedensvet.cz