Les prix du carburant en Tchéquie montent en flèche

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Les conséquences de l'ouragan qui a dévasté le sud des Etats-Unis se reflètent sur les prix du carburant en République tchèque. Jamais l'essence n'a été si chère en Tchéquie. Rien qu'entre vendredi dernier et ce lundi, la nervosité provoquée par l'ouragan Katrina a fait monter le prix de trois couronnes, quelque 0,10 euro, ou plus, et cette tendance vertigineuse risque de se poursuivre.

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Les pompes à essence près des autoroutes vendent le litre de super sans plomb pour presque 35 couronnes, soit 1,2 euros. De nombreux chauffeurs se sont fait déjà une réserve de carburant et les recettes des pompes à essence ont été quatre fois plus élevées ce week-end que d'ordinaire. On prévoit que cette situation se répercutera d'abord sur les prix des transports publics et ensuite sur l'ensemble de l'économie tchèque.

Déjà, des voix se sont élevées demandant une réduction de la taxe de la consommation sur le carburant, projet appuyé notamment par le Parti civique démocrate, principale formation de l'opposition. Le chef du parti, Mirek Topolanek, trouve que c'est une idée tout à fait logique : "A cause de la hausse des prix du carburant, le gouvernement perçoit une taxe de consommation augmentée de deux couronnes. Nous envisageons donc de négocier une réduction de la taxe, réduction de deux couronnes au moins, si possible dans le régime d'urgence législative. C'est un sujet à discuter au sein de notre club de députés et aussi au Parlement."

Le projet est cependant très mal vu par le gouvernement et la social-démocratie tchèque, parti le plus important de la coalition gouvernementale. Le Premier ministre Jiri Parobuek estime que l'ODS cherche à tirer un profit politique de ce choc pétrolier."Je crois que c'est un projet populiste. En ce moment, il faut surtout faire des calculs. En présentant ce projet, le Parti civique démocrate ne vise rien d'autre que ses intérêts populistes."

Jiri Paroubek  (à gauche) et Mirek Topolanek  (à droite),  photo: CTK
Le ministre des Finances, Bohuslav Sobotka, ne pense pas non plus que la situation actuelle nécessite un tel changement de la politique fiscale. « Premièrement, une telle mesure n'apporterait qu'un effet passager qui s'estomperait bientôt, et deuxièmement, les consommateurs n'en profiteraient pas, au contraire ce seraient les producteurs des combustibles liquides qui en profiteraient. Je pense que l'augmentation du prix du carburant est si importante en ce moment à cause des événements aux Etats-Unis, mais que ce choc s'atténuera peu à peu avec le retour progressif des capacités pétrochimiques sur le marché américain."

Selon le Premier ministre, les sociaux-démocrates envisagent plutôt des compensations pour les foyers socialement faibles. Un projet concret est déjà préparé par le ministère du Travail et des Affaires sociales.