Les pertes dues aux prix surévalués de l’énergie photovoltaïque pourraient atteindre 40 milliards d’euros

Photo: Archives de Radio Prague

Les contribuables tchèques risquent de payer jusqu’à un billion de couronnes (40 milliards d’euros) pour le mauvais système de subvention de la production d’électricité photovoltaïque. Selon le ministre tchèque de l’Environnement Tomáš Chalupa, les prix d’achat de l’électricité produite par les centrales photovoltaïques sont surévalués et c’est le consommateur qui fait les frais de cette situation.

Tomáš Chalupa,  photo: Archives de Radio Prague
Le ministre Tomáš Chalupa accuse le cabinet de l’ex-Premier ministre Jan Fischer, au pouvoir entre 2009 et 2010, d’être responsable de la situation actuelle. Il reproche au cabinet Fischer d’être resté passif face à ce problème et d’avoir accepté les prix surévalués de l’énergie électrique qui auraient coûté à l’Etat tchèque des milliards de couronnes. Il admet cependant que cette situation n’aurait pas pu se produire sans la loi sur l’énergie adoptée auparavant en 2005. Selon le ministre, l’Etat a promis des subventions aux producteurs d’énergie photovoltaïque et ne peut plus reculer. Cette situation démontre, de l’avis de Tomáš Chalupa, que les subventions de ce genre sont souvent inefficaces et ont des conséquences négatives.

Le ministre réagit ainsi à une information de l’Office de régulation énergétique selon laquelle certains des anciens employés de cette institution avaient surévalué dans le passé d’une façon frauduleuse les prix d’achat d’énergie photovoltaïque. L’Office a déjà remis le dossier de cette affaire à la justice. Selon ce document, en 2006, 1 mégawatt d’énergie photovoltaïque était acheté 13 200 couronnes au lieu de 10 350 couronnes, prix qui aurait été conforme à la loi. Les experts de l’Office estiment que les pertes dues à cette différence auraient atteint 162 milliards de couronnes (6,5 milliards d’euros) entre 2005 et 2011. Trouver une issue à cette situation sera bien difficile. Les paroles du ministre Tomáš Chalupa à ce propos sont assez vagues :

« Il faut trouver une solution qui aurait pour conséquences une diminution des paiements extrêmement élevés supportés par les contribuables. Cette solution ne doit cependant pas non plus provoquer des procès d’arbitrage qui pourraient encore coûter cher à la République tchèque. »

Photo: Archives de Radio Prague
Selon le premier ministre Petr Nečas, la solution du problème des prix d’achat trop élevés de l’énergie photovoltaïque doit être cherchée en commun par les représentants de l’industrie et du commerce avec le ministère des Finances. Le vice-ministre de l’Industrie et du Commerce Pavel Šolc a déjà laissé entendre à la télévision publique tchèque quelle sera l’attitude de son ministère face aux subventions pour la production d’énergie de sources renouvelables :

« Les subventions aux prix de l’électricité pour la production d’énergie prennent fin parce que nous ne pouvons plus nous le permettre. Les consommateurs ne peuvent plus payer des prix qui augmentent toujours. Il restera un certain espace pour le soutien des investissements dans les ressources d’énergie renouvelable. »

Ces déclarations ont provoqué une réaction négative du vice-président du Parti des Verts tchèque Martin Bursík, lui-même ancien ministre de l’Environnement. A son avis la critique de l’énergie solaire sert à justifier le désengagement de l’Etat dans la production d’énergie renouvelable :

Martin Bursík,  photo: Zdeněk Vališ
« Le ministère de l’Industrie et du Commerce envisage d’abuser de cette atmosphère négative pour présenter un projet de loi qui arrêtera le soutien à toutes les sources d’énergie renouvelables à partir de 2014. »

Mercredi, la Chambre des Députés se penchera sur le projet de loi du ministre Tomáš Chalupa sur la liquidation des centrales photovoltaïques qui, selon le projet, ne doit pas être dans l’obligation des propriétaires des centrales mais dans celle des communes. Il s’agirait selon le ministre d’éviter que l’Etat ne soit pas obligé de prendre en charge la liquidation des centrales qui est souvent liée avec la dissolution des sociétés qui les possèdent.