Les maisons de retraite sont archipleines

En août dernier, environ 50 000 Tchèques ont été chassés de leurs foyers par des rivières déchaînées. Parmi eux un nombre considérable de personnes âgées. Le résultat ? Les maisons de retraite sont archipleines et n'acceptent plus de nouveaux locataires...

La situation est critique, notamment, dans les grandes villes. A Prague, par exemple, on attend plusieurs années pour avoir un lit dans une maison de retraite. Et les inondations ont encore aggravé cette situation. Les établissements ayant été obligés d'héberger les personnes qui avaient perdu leurs foyers lors des inondations, les demandeurs d'une place à la maison de retraite doivent patienter. Tel le cas d'Alzbeta Novakova, 90 ans, souffrant de la démence et nécessitant donc la surveillance permanente. Elle a dû déménager dans une pension près de Prague, mais les personnes évacuées avaient la priorité. Sans aide, Mme Novakova est tombée, elle s'est blessée à la tête et a dû être hospitalisée.

La situation ne convient pas non plus à ceux qui ont trouvé un refuge provisoire dans des maisons de retraite. Beaucoup éprouvent des sentiments de déracinement, constate Zdenek Kalvach, spécialiste dans la problématique des soins aux personnes âgées de l'Hôpital universitaire de Prague. Selon lui, lors de la reconstruction des communes sinistrées par la crue, la priorité devrait être donnée à la construction des pensions de retraite pour éviter le déménagement de personnes âgées. Ce projet pourrait être financé à partir des fonds locaux, estime-t-il.

Vu les prévisions démographiques, les maisons de retraite ne doivent pas craindre de perdre leur clientèle, même après les inondations. En effet, dans la capitale seulement, 2100 places manquent pour les personnes ayant besoin des soins à long terme. Les démographes mettent en garde, aussi, que la population tchèque continuera à vieillir et aura besoin de plus en plus d'établissements de ce genre.

Auteur: Astrid Hofmanová
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