Les fastes de la cour de Versailles à Prague

Collegium Marianum

Ballet pour le Roi Soleil - tel était le titre d'un spectacle qui a mis fin, ce dimanche, à Prague, au festival Les fêtes d'été de la musique ancienne. Grâce au danseur et chorégraphe français, Jean-Marc Piquemal, et aux musiciens et danseurs de l'ensemble tchèque Collegium Marianum, le public a pu revenir trois siècles en arrière pour retrouver les fastes de la musique et de la danse à la cour de Versailles sous Louis XIV qui était, comme on le sait, un excellent danseur. Le public du Rudolfinum était ravi. Vaclav Richter a posé quelques questions à Jean-Marc Piquemal, qui, en plus d'avoir préparé toutes les chorégraphies de la soirée, a dansé dans le spectacle.

Vous venez de donner à Prague un ballet-concert. Est-ce que vous êtes satisfait de votre collaboration avec l'ensemble Collegium Marianum?

"Oui, je suis très satisfait. Je savais que c'était un très bon ensemble pour ce qui est de la musique, je ne savais pas du tout quelle était la formation des danseurs que j'allais rencontrer. J'ai été très content de rencontrer les danseurs que j'ai fait travailler, qui étaient à la fois très professionnels, très disponibles, très à l'écoute, très ouverts, donc il y a un très bon niveau et cela s'est fait très facilement. On a beaucoup, beaucoup travaillé et cela s'est fait très rapidement."

Vous avez trouvé ici, donc, les chanteurs sensibles à ce genre de répertoire?

"Ils ont été formés à ce genre de répertoire parce qu'ils avaient déjà travaillé avec Marc Leclerc, je crois, sur un opéra baroque depuis quelques années. Donc, ils avaient une culture de cette danse, on n'est pas parti de zéro, heureusement, parce que sinon cela aurait été absolument impossible. Mais leurs bases sont solides. Donc, à partir de là, on peut faire un bon travail, avancer. C'est très satisfaisant de pouvoir amener les gens aussi vite à un résultat comme ça."

Est-ce que vous disposez d'assez de documents pour reconstituer ce genre de danse?

"On dispose de partitions de l'époque. Moi, je connais l'écriture "feuillée", je connais aussi la notation contemporaine. C'est un peu ma spécialité, aujourd'hui, l'écriture du mouvement. Donc, il se trouve qu'il y en avait une au XVIIe siècle, il y en avait une qui est née au XVIIe siècle. Il y en a plein d'autres qui sont nées, mais l'autre que je connais est née au début du XXe siècle avec le mouvement de la danse contemporaine."

Dans quelle mesure on peut considérer ce genre de chorégraphie comme authentique?

"Il n'y a aucun problème d'authenticité. Ce sont des documents authentiques sur lesquels on a travaillé. C'est un travail de recherche qui a été fait. On restitue les chorégraphies interprétées par les personnes qui les ont reconstruites et également par les interprètes qui les dansent. Mais c'est exactement comme dans la musique."

Est-ce que quelques-unes des chorégraphies qu'on a vues ce soir étaient conçues spécialement pour le roi Louis XIV?

"La Bocanne. C'était, paraît-il, sa danse préférée. C'était la danse avec laquelle il ouvrait le bal."