Les Etats-Unis reprochent aux Tchèques leur gestion de la situation des Roms

Comme ils l’avaient déjà fait les années précédentes, les Etats-Unis reprochent de nouveau cette année à la République tchèque sa mauvaise gestion de la situation de la minorité rom. Jeudi, le département d’Etat américain a présenté son rapport annuel sur le respect des droits de l’homme dans le monde. La République tchèque mais aussi la Slovaquie sont notamment montrées du doigt.

La persécution de l’opposition en Iran, les interventions des autorités chinoises contre la libre circulation des informations ou encore, par exemple, les assassinats et les enlèvements dans le Caucase du Nord : qu’on ne s’y trompe pas ; telles sont, avec la Corée du Nord ou Cuba, les principales cibles de la version 2010 du rapport sur les droits de l’homme publié chaque année depuis 1977 par les Etats-Unis. Bien que souvent critiqué par les gouvernements des pays concernés, ce rapport, qui était le premier de l’administration Obama, n’en demeure pas moins aujourd’hui le plus complet du genre dans le monde. Pas moins de 194 pays ont ainsi été passés au peigne fin cette année.

Et ce n’est donc pas la première fois que Washington s’intéresse de près à la situation des Roms en République tchèque et plus généralement en Europe centrale. Le département d’Etat, équivalent d’un ministère des Affaires étrangères, constate surtout que la pauvreté, le chômage, l’exploitation, l’analphabétisme ou encore la discrimination en matière d’éducation, d’emploi et de logement, sont autant de maux qui frappent la minorité rom. Les autorités américaines n’oublient pas non plus de relever la montée des mouvements d’extrême droite, dont l’action, là aussi, visent essentiellement les Roms. Toujours selon le rapport, les transports en commun insuffisants compliquent également leur situation. Ce manque d’infrastructures empêcherait ainsi les Roms de pouvoir occuper des emplois en dehors des ghettos dans lesquels vit la majorité d’entre eux.

Selon Washington, l’autre grand problème auquel est confrontée la République tchèque, mais aussi la Slovaquie voisine, est la corruption omniprésente. A ce titre, le rapport mentionne par exemple l’affaire des faux diplômes à la faculté de droit de l’université de Plzeň, scandale qui a fait grand bruit l’année dernière dans les médias tchèques.

Pour l’heure, le chargé des droits de l’homme auprès du gouvernement tchèque n’a pas encore réagi aux reproches américains. Seule l’attachée de presse de l’antenne locale d’Amnesty International a réagi en affirmant que les Etats-Unis avaient leur propre expérience en matière de ghettos, raison pour laquelle ils sont plus particulièrement sensibles à l’évolution de la situation des Roms en République tchèque.