Les espoirs de l'art pianistique tchèque

Antonin Kubalek

Plusieurs pianistes tchèques se sont présentés, ces derniers jours, au festival international de musique, Printemps de Prague.

Antonin Kubalek
Antonin Kubalek, Martin Kasik et Lukas Vondracek - tels sont les noms des pianistes tchèques qu'on a eu l'occasion d'entendre au festival. Ainsi, a-t-on pu comparer les artistes de diverses générations. Tandis que la carrière de Antonin Kubalek, 67 ans, touche à sa fin, Martin Kasik est un jeune artiste plein de promesses et Lukas Vondracek est ce qu'on appelle communément "un enfant prodige". En Amérique du Nord, Antonin Kubalek est considéré comme un des meilleurs pianistes de son temps. Ce Tchèque vit, aujourd'hui, à Toronto, enseigne à deux conservatoires et cherche à faire connaître la musique de son pays, notamment Smetana et Suk, au public américain. Il doit beaucoup au fameux pianiste Glenn Gould qui était un des premiers à découvrir son talent et l'a chaperonné, au début de sa carrière au Canada. Quant à Martin Kasik, il est, lui aussi, connu en Amérique. Ce jeune pianiste, qui a joué au festival un concerto de Mozart, a déjà à son compte une victoire, en 1999, dans le concours de jeunes musiciens à New York et un concert avec l'Orchestre symphonique de Chicago, dirigé par Pinchas Zukermann. S'il continue de cette façon, il sera bientôt célèbre. En automne, il se produira avec la Philharmonie tchèque sous la baguette du directeur musical de cet orchestre, Vladimir Ashkenazy. Ajoutons que Vladimir Ashkenazy vient de présenter au festival sa découverte, Lukas Vondracek, un pianiste de quinze ans. Enfant prodige, Lukas joue devant le public, depuis l'âge de quatre ans. A 11 ans, il a gravé son premier disque. L'année dernière, il a reçu le prix Hanno Ellenbogen, et Ashkenazy lui a proposé de collaborer avec la Philharmonie tchèque qui est le meilleur orchestre du pays. Jeudi, Lukas a joué donc au festival et avec succès le premier concerto de Prokofiev, une oeuvre aussi brillante que difficile. Il y a quelques années encore, on se demandait en vain qui succéderait, en Tchéquie, aux mages du piano Firkusny, Rauch, Moravec. Aujourd'hui, leur succession semble assurée.