Les écoles tchèques sans frontières

Photo: http://csbh.cz

La IIe rencontre internationale des représentants d’écoles tchèques sans frontières en Europe et dans le monde se tenait, ces lundi et mardi, dans la capitale tchèque. Radio Prague a profité de l’occasion pour inviter au micro Lucie Slavíková-Boucher, fondatrice de la première école pour enfants tchèques issus de couples mixtes à Paris où elle est installée depuis vingt ans.

Lucie Slavíková-Boucher,  photo: Barbora Kmentová
« Cela a commencé à l’automne 2003 avec quelques enfants qui venaient au Centre culturel tchèque, 18 rue Bonaparte, où a été créée la Tchécoslovaquie, en 1918, donc un lieu tout-à-fait symbolique pour la chose. Et d’une rencontre par semaine, le mercredi après-midi, nous avons fait l’enseignement d’âge préscolaire, et l’école de la langue, la littérature, l’histoire et la géographie tchèques. »

Quelle est la conception de l’école tchèque sans frontières ?

« Les enfants qui fréquentent les écoles de langue étrangère dans le monde obtiennent très difficilement une éducation en langue tchèque, non pas uniquement le vocabulaire, mais la capacité de suivre la littérature, de lire réellement, de connaître l’histoire et la géographie. Donc avoir en tête l’image du pays telle que les enfants dans les écoles tchèques peuvent l’obtenir. »

La rencontre praguoise a été l’occasion de parler de certaines difficultés auxquelles vous vous heurtez dans votre travail, difficultés d’ordre matériel, législatif et autre...

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« Je dirais, les écoles qui sont bien établies déjà dans le monde, donc pas les filiales qui sont en train de commencer et qui rencontrent toutes sortes de problèmes matériels, d’organisation, d’enseignants, etc., donc nous, on a franchi un peu cette étape et maintenant, notre but serait d’obtenir une sorte de certification de la part du ministère de l’Education nationale tchèque pour qu’on puisse délivrer des certificats qui seraient établis sur la base des connaissances des enfants. Notre objectif serait que ces certificats soient reconnus en République tchèque par la suite, donc ce serait une sorte d’enseignement à l’étranger reconnu en République tchèque. »

Votre objectif est en quelque sorte, aussi, d’appliquer la Constitution tchèque, étant donné que 95% d’élèves de votre école ont la citoyenneté tchèque ?

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« La Constitution de la République tchèque dit que tout citoyen tchèque a droit à une éducation tchèque. Et il n’est pas spécifié si c’est à l’étranger ou si c’est sur le territoire tchèque. »

Est-ce que le nombre d’élèves augmente, ainsi que l’intérêt pour cette école ?

« Tout-à-fait, c’est lié à la mobilité des Tchèques, des jeunes qui vivent et évoluent dans l’espace européen sans aucun problème, donc le nombre de couples mixtes ne cesse de croître. Et effectivement plus on est professionnel, plus on est connu et plus on fait partie de tout un groupe qui travaille ensemble et qui a même des projets inter-écoles entre les différents pays, plus on est intéressant pour les parents. »

Est-ce que vous avez une ambition pour l’avenir, un défi à relever ?

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« Un défi serait d’avoir un système à l’étranger des écoles qui offrent notamment la langue et la littérature tchèques fonctionnelles, où les parents voudraient envoyer leurs enfants, et que ces structures aideraient à augmenter le nombre de jeunes qui parleraient parfaitement le tchèque et qui seraient capables, après, de collaborer avec la République tchèque à long terme et à tous les niveaux, culturel, économique, et autre. Cela créerait un pool de jeunesse érudite qui serait en contact intime avec la République tchèque et qui serait prête à faire quelque chose pour son pays d’origine. »

Les écoles tchèques sans frontières sont aujourd’hui établies dans plusieurs pays : en Grande-Bretagne, à Londres, deux centres se trouvent en Suisse, trois centres en Allemagne, un en Belgique, un à Sydney, et d’autres vont ouvrir bientôt aussi à Rome, à Madrid, en Argentine et en Slovaquie.